Vous pouvez agir!
Le choix des actions à entreprendre dans l’organisation pour prévenir la violence et éviter qu’elle ne revienne doit être bien planifié. Pour cette raison, il est suggéré de débuter par un examen des facteurs de risque dans le milieu de travail. En effet, les interventions mises en place au sein d’autres organisations peuvent être inspirantes, mais calquer ces interventions sans les centrer sur les besoins et défis spécifiques de l’organisation risque de mettre en échec la démarche de prévention.
La connaissance de l’ampleur du problème et des facteurs de risque présents dans l’organisation permet d’avoir une vue d’ensemble, une « photographie » de l’organisation, cruciale pour choisir la meilleure orientation à prendre en prévention. De plus, elle offre des arguments supplémentaires quant à la nécessité d’agir.
Le portrait des facteurs de risque représente une occasion d’identifier des problèmes bien concrets, ancrés dans les caractéristiques propres de l’organisation et dans l’expérience des employés. Faire un portrait implique notamment l’identification de certaines pratiques de gestion qui ont un impact négatif sur le climat de travail et la santé des travailleurs, mais également celles qui ont un impact positif; le portrait ne doit pas nécessairement dresser un tableau noir de l’organisation, mais plutôt un portrait réaliste, avec les bons coups et les moins bons coups.
À NOTER
Pour des questions de confidentialité et de neutralité, et lorsque les moyens le permettent, certaines organisations choisiront d’engager une ressource externe (consultant, expert en évaluation, etc.) pour réaliser le portrait. Cependant, les ressources disponibles n’offrent pas toujours l’opportunité d’engager ce type de ressource. Pour l’ensemble des organisations, il est toujours possible de faire cet exercice à l’interne, à l’aide de moyens faciles et peu coûteux.
L’utilisation d’une grille peut faciliter grandement l’identification des facteurs de risque dans l’organisation. Pour ce faire, différents modèles peuvent être utilisés. En nous inspirant des grandes catégories de facteurs de risque reconnus et validés en santé et sécurité au travail, nous vous proposons un modèle simple (Grille d'identification des facteurs de risque et de protection) pour vous aider à identifier, à la fois, les facteurs de risque et de protection dans votre organisation.
Puisqu’il est impossible de tout changer d’un coup, il est important de bien définir des cibles d’action prioritaires. Pour ce faire, le comité peut utiliser la seconde page de la grille pour établir une priorité parmi les facteurs de risque qui seront identifiés.
De cette réflexion sur les facteurs de risque majeurs dans l’organisation se dégageront certaines cibles d’action prioritaires. En voici quelques exemples:
Nous vous proposons un modèle simple pour vous aider à identifier les facteurs de risque dans votre organisation.
Grille d’identification des facteurs de risque et de protection
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Si vous avez l’intention d’évaluer plus en profondeur l'effet des interventions que vous mettrez et place, nous vous suggérons de mesurer de façon « quantitative », grâce à l’utilisation de questionnaires, l’évolution de ces facteurs de risque. Vous souhaiterez alors prendre une mesure des facteurs de risque avant que ne débutent les interventions et, ensuite, un certain temps après la mise en place de celles-ci. Vous pourrez alors constater si les interventions ont eu un impact mesurable sur ces facteurs de risque.
Différents outils existent pour procéder à cette évaluation des facteurs de risque. Nous vous donnons ici quelques exemples d’outils que vous pourriez utiliser :
Vous pouvez, si vous en avez les moyens, avoir recours à de l’aide extérieure spécialisée pour procéder à cette évaluation des facteurs de risque.
L’utilisation d’un questionnaire ou d’une grille permet de fournir à l’organisation des informations sur les contraintes psychosociales du travail et/ou sur la santé des travailleurs. Toutefois, le recours à ces méthodes a ses limites; entre autres, elles ne permettront pas de connaître en profondeur l’expérience vécue des employés sur le plancher, qui est une information cruciale pour un portrait ancré dans la réalité de l’organisation. Dans ce cas, il est nécessaire de prendre des moyens pour s’assurer d’avoir également le point de vue du « terrain », pour un portrait qui reflète bien la dynamique interne de l’organisation.
Ainsi, des entretiens ou des rencontres de groupes peuvent être organisés avec des groupes de travailleurs et de gestionnaires de différents paliers, qui possèdent une bonne connaissance des enjeux du milieu, et une vision plus globale de la situation.
Comme c’est le cas pour le questionnaire, cette méthode requiert une habileté à traiter et analyser les informations de type « qualitative », voilà pourquoi il est suggéré de confier ce mandat à une personne ayant de l’expérience dans ce domaine. Par ailleurs, pour créer un climat de confiance propice aux échanges, il est nécessaire que la/les personne/s qui mènera/ont l’entretien soit neutre/s et crédible/s aux yeux de ses pairs.