Ça nous concerne tous!
Peu importe leur taille (petite ou grande), leur secteur d’activité (primaire, secondaire, tertiaire), ou leur statut juridique (privé, public, sans but lucratif, coopératif, etc.), chaque organisation est susceptible d’être aux prises avec des situations de violence entre les membres de son organisation. Certaines sont plus exposées aux conditions qui favorisent l’éclosion de tensions interpersonnelles et de violence, car les contraintes physiques (bruit, intensité de la tâche, cadence de production, lourdeur de la charge) et psychologiques (travail émotionnellement exigeant, situation de tension avec la clientèle,) y sont beaucoup plus nombreuses, mais toutes les organisations sont à risque.
La violence interpersonnelle au travail, qui se distingue du conflit ou du droit de gérance, est un phénomène de plus en plus répandu, de telle sorte que le Québec adoptait en 2002 un cadre législatif visant à ce que tout salarié ait droit à un milieu de travail exempt de harcèlement psychologique. Chaque organisation doit se soumettre aux dispositions de la loi, mais plusieurs établissements éprouvent des difficultés à résoudre les problèmes auxquels ils font face. Ainsi, bien des milieux de travail posent encore des actions qui ont peu de liens avec l’origine même de cette violence, et se voient confrontés à des échecs répétés.
S’appuyant sur les résultats de dix ans de recherche en matière de prévention de la violence, la présente démarche propose une approche pratique visant à prévenir de façon durable le phénomène de violence interpersonnelle au travail.
Non seulement la violence a un impact sur la santé des travailleurs, mais elle a également, à moyen et long termes des conséquences majeures sur l’organisation. Voici quelques exemples de ce que la violence peut engendrer dans un milieu de travail :
Une enquête populationnelle publiée en 2011 estimait que plus de 500 000 travailleurs québécois s’estimaient exposés au harcèlement psychologique dans leur emploi, dont près de 70 000 à la violence physique. Selon des données (2011) de la CNESST, entre 1500 et 2000 travailleurs québécois sont indemnisés chaque année pour des lésions physiques et psychologiques associées à la violence au travail. Cela représente des coûts totaux jouant entre 8 et 10 millions de dollars par année pour l’ensemble des organisations au Québec.
Dans ce contexte, bien des organisations doivent composer avec un taux élevé de roulement du personnel et s’interrogent sur les moyens de retenir et d’attirer la main d’œuvre dans une situation de compétition avec les entreprises d’un même secteur d’activité. Face à ce défi, les directeurs et gestionnaires des ressources humaines veulent faire de leur entreprise un milieu attrayant et plusieurs affichent un intérêt marqué pour la santé, la sécurité et le bien-être de leurs employés.