Résumé Pour voir la vidéo, veuillez activer Javascript et considérez mettre à jour votre navigateur à une version supportant le HTML5. To view this video please enable JavaScript, and consider upgrading to a web browser that supports HTML5 video. Malgré les réglementations nationales et internationales qui exigent de protéger les travailleurs exposés à un risque de chute, les chutes de hauteur restent l’une des principales causes de décès pour les travailleurs de la construction. Elles sont la deuxième cause d’accidents en ce qui a trait aux coûts (397 millions de dollars par an sur la période 2010-2012) et représentent 16,1 % des décès au travail en 2017. Les garde-corps temporaires sont un moyen efficace de protection contre les chutes de hauteur, par ailleurs, s’agissant d’un moyen de protection passif, ils permettent de maintenir une productivité élevée. La conception des montants et lisses des garde-corps temporaires métalliques ne pose pas de difficulté majeure et a notamment été étudiée lors d’un projet précédent de l’Institut de recherche Robert-Sauvé en santé et en sécurité du travail (IRSST) (Lan et Daigle, 2011). Cependant, la résistance d’un système de garde-corps repose en partie sur leur fixation à la structure d’accueil. L’embase des garde-corps est généralement clouée ou vissée à la structure d’accueil. En ce qui concerne les garde-corps en bois installés sur des solives ajourées ou murs préfabriqués (lors de la construction du bâtiment), aucune étude n’a été menée à ce jour, il est donc difficile de s’assurer de leur résistance aux charges prescrites par le Code de sécurité pour les travaux de construction (CSTC) en vigueur au Québec. Pour les garde-corps métalliques généralement utilisés pour les travaux d’étanchéité sur des bâtiments existants, la résistance dépendra du fond de vissage, qui est souvent inconnu de l’entrepreneur. Il est possible d’effectuer une estimation de la résistance des garde-corps métalliques en se basant sur des formules empiriques caractérisant la résistance à l’arrachement des vis. Cependant, la variabilité de la résistance à l’arrachement établie selon ces formules empiriques peut être importante. De plus, les conditions du bois in situ sont la plupart du temps inconnues (type de bois, humidité, pourrissement, présence de nœuds). Ainsi, la résistance de la fixation de garde-corps sur des structures réelles est très souvent approximative. Les objectifs des travaux de recherche sont (i) de vérifier la résistance des garde-corps en bois fixés sur des structures neuves reconstituées en laboratoire, de type solives ajourées, (ii) de vérifier la résistance des garde-corps en bois fixés sur mur préfabriqué reconstitué en laboratoire, (iii) de comparer le comportement sous charges de garde-corps métalliques installés sur des toits plats de structures existantes de différents âges. Lors de cette étude, 262 essais de résistance sur des garde-corps en bois construits à partir de 2 po x 4 po et fixés sur des solives ajourées ont été réalisés en laboratoire. Ces essais ont permis d’analyser l’influence des variables suivantes : hauteur du garde-corps (1 m ou 1,2 m), hauteur de la solive (9,5 po, 12 po, 14 po, 16 po), configuration d’essai (1 travée, 3 travées, 2 travées avec force appliquée directement sur le montant), et types de fixation (à l’aide de clous lisses, clous annelés, clous vrillés, vis à bois, tirefonds). L’influence de ces paramètres a aussi été étudiée en laboratoire lors de 98 essais de résistance pour des garde-corps en bois fixés sur un mur préfabriqué construit à partir de 2 po x 4 po. Au cours de ces essais sur solives ajourées et sur mur préfabriqué, la force horizontale était appliquée sur la lisse supérieure du garde-corps à l’aide d’un treuil manuel et mesurée à l’aide d’une cellule de charge et d’un système d’acquisition des données avec une fréquence de 10 Hz. La charge verticale était un poids mort appliqué sur la lisse supérieure du garde-corps. Enfin, 36 essais ont été réalisés sur le terrain avec des garde-corps métalliques installés sur des structures réelles : deux bâtiments (l’un de 2008 et l’autre de 2013), et quatre parapets différents (dimensions et construction différentes), tous en bon état avant les essais (taux d’humidité inférieur à 10 % et absence de dommage apparent). Trois modèles de garde-corps métalliques ont été mis à l’essai, dont deux avaient déjà fait l’objet d’une étude précédente en laboratoire. Pour ces garde-corps, plusieurs moyens de fixation sur les parapets ont été étudiés : fixation sur une face ou deux faces (avec serre-parapet ou plaque stabilisatrice), différents types de vis (vis noire, vis autotaraudeuse et tirefonds). Les résultats des essais en laboratoire montrent que les résistances obtenues sont plus grandes pour des garde-corps de 1 m de hauteur et que la configuration d’essai la plus critique est celle où la force est appliquée directement sur le montant. Ces deux résultats étaient anticipés. De manière générale, les résistances obtenues sont plus importantes pour les solives de plus grandes dimensions alors que la hauteur de fixation ne semble pas avoir d’influence notable pour le mur préfabriqué. Dans ce dernier cas, les résultats observés sont probablement dus à la faible profondeur du fond de clouage (moins d’un pouce). Enfin, les résultats montrent que certains types de fixation offrent de meilleures résistances : lorsque le montant travaille sur son axe fort (ce qui n’est pas toujours évident à mettre en pratique en réalité), lorsque l’on utilise des vis à bois ou des tirefonds, ou lorsque l’on a recours à une équerre métallique en conjonction avec des clous lisses pour renforcer la fixation du montant à la structure d’accueil. Les résultats des essais sur le terrain montrent une certaine influence du type de vis utilisé pour ancrer les bases des garde-corps, mais le nombre de vis utilisé au total demeure le paramètre le plus important. Il est primordial de respecter les instructions du manufacturier en ce qui a trait au nombre de vis à mettre en place. Aucun des essais avec une fixation sur une seule face du parapet n’a permis d’atteindre la résistance exigée par le CSTC. Pour des parapets de petites dimensions composés d’un panneau d’isolant qui dépasse du niveau de la toiture (ce qui représente le cas le plus critique), lorsque la fixation du montant fait appel à deux faces, les résistances obtenues permettent d’atteindre les exigences du CSTC. Certains types de garde-corps sont difficilement installables sur des parapets de petites dimensions, en conséquence, il est souhaitable de choisir un modèle de garde-corps avec des embases de fixations modulaires, permettant de s’adapter au plus grand nombre de situations possible.