Résumé La sélection d’un appareil de protection respiratoire contre les bioaérosols peut s’avérer une tâche complexe compte tenu de l’absence de valeurs limites d’exposition et de données toxicologiques, ainsi que des limites des techniques d’échantillonnage actuelles et de la grande diversité des bioaérosols. Dans ces circonstances, une méthode qualitative d’évaluation et de gestion du risque fournit une alternative aux méthodes quantitatives utilisées en hygiène du travail. Ce rapport propose un modèle de gestion graduée du risque pour le choix de la protection respiratoire contre les bioaérosols infectieux et non infectieux applicable à l’ensemble des milieux de travail et s’adressant aux hygiénistes du travail et autres intervenants en santé et en sécurité du travail, ainsi qu’aux experts membres de sociétés savantes. Ce modèle, qui fait suite au Guide sur la protection respiratoire contre les bioaérosols, publié par l’Institut de recherche Robert-Sauvé en santé et en sécurité du travail (IRSST) en 2007, s’appuie sur les connaissances relatives aux bioaérosols et s’inspire d’approches de gestion graduée du risque développées notamment pour les contaminants chimiques et les nanoparticules. Le modèle est constitué des quatre groupes de risque utilisés en biosécurité et de cinq niveaux d’exposition. Le croisement d’un groupe de risque et d’un niveau d’exposition donné correspond à un facteur de protection caractéristique permettant à l’utilisateur de choisir un appareil de protection respiratoire approprié. Le niveau d’exposition est lui-même le résultat de la somme des pointages alloués aux niveaux de contrôle et aux taux de génération des bioaérosols. La protection respiratoire est donc choisie en fonction du danger que représente le bioaérosol, du niveau de contrôle dans le milieu de travail et de la nature des activités qui y sont réalisées. Le modèle est simple d’utilisation et concorde généralement avec les avis et recommandations d’experts. Cette approche ne vise en aucun cas à substituer le travail de l’hygiéniste du travail et ne devrait être utilisée que par des personnes possédant les connaissances et l’expérience appropriées, dans le cadre d’une approche globale d’évaluation et de gestion du risque en milieu de travail.