Résumé En raison de la croissance exponentielle des applications industrielles des nanotechnologies et de l'augmentation associée des risques d'exposition professionnelle aux nanomatériaux, le principe de précaution a été recommandé. Afin de le mettre en œuvre et même s'ils ne doivent être considérés qu'en dernier recours dans la stratégie de maîtrise des risques, des équipements de protection individuelle contre les nanoparticules doivent être disponibles. Dans le but de combler le manque actuel en termes d'outils et de connaissances dans ce domaine, une méthode de mesure de la pénétration des nanoparticules à travers les matériaux de gants de protection dans des conditions simulant l'utilisation en milieu de travail a été développée. Cette méthode comprend un dispositif expérimental permettant d'exposer des échantillons de gants à des nanoparticules en poudre et en solution colloïdale tout en les soumettant simultanément à des sollicitations mécaniques statiques ou dynamiques et à des conditions simulant le microclimat présent dans les gants. Ce dispositif est connecté à un système de contrôle et d'acquisition de données. Pour compléter la méthode, un protocole d'échantillonnage a été développé et une série de techniques de détection des nanoparticules a été sélectionnée. Des tests préliminaires ont été réalisés à l'aide de cette méthode pour mesurer la résistance de quatre modèles de gants de protection d'épaisseurs différentes en nitrile, latex, néoprène et butyle au passage de nanoparticules commerciales de TiO2 en poudre et en solution colloïdale. Les résultats semblent indiquer une pénétration possible des nanoparticules dans certains types de gants, en particulier lorsque ceux-ci sont soumis à des déformations mécaniques répétées et lorsque les nanoparticules sont sous forme de solutions colloïdales. Des travaux supplémentaires devront être menés pour confirmer ces résultats et une réflexion devra avoir lieu afin de sélectionner les configurations et les valeurs des paramètres qui simulent le mieux les différentes situations pouvant être rencontrées en milieu de travail. Il est néanmoins déjà possible d'émettre une recommandation concernant la nécessité de remplacer à intervalle régulier les gants portés, en particulier pour les gants les plus minces et dans le cas d'une exposition aux nanoparticules en solution colloïdale. Ces résultats démontrent la pertinence de la problématique et l'importance de poursuivre les recherches dans ce domaine. Les travaux futurs qui pourront être réalisés bénéficieront de la volonté de collaboration et du partage d'expertise des autres équipes qui s'intéressent aux équipements de protection contre les nanoparticules.