Depuis 1992, l’IRSST évalue le degré de fiabilité des résultats des compteurs impliqués dans la numération des fibres, à l’aide d’échantillons prélevés dans l’air des milieux de travail et contenant de l'amiante, des fibres minérales artificielles et des échantillons mixtes. Tous les trois mois, les compteurs doivent se soumettre à un programme de contrôle interlaboratoires, qui consiste à mesurer quatre échantillons de densité de fibres différente. Il est connu que cette méthode de numération demeure subjective et que sa précision et ses résultats demeurent variables; elle exige beaucoup d’acuité visuelle puisque la personne doit caractériser et compter les fibres une à une sur une lame à l'aide d’un microscope optique à contraste de phase (MOCP).

Grâce à une analyse longitudinale, les chercheurs ont dressé un bilan du programme de contrôle de la qualité de la numération des fibres en établissant que les paramètres qui influencent le plus l’exactitude des résultats sont dans l’ordre :

• le type de fibres;
• le secteur d’activité;
• la densité des fibres sur la lame;
• l’expérience du compteur en lien avec son affiliation.

Ainsi, les moins bonnes performances sont obtenues avec les fibres de chrysotile. Les compteurs ont aussi tendance à surestimer les fibres à faible densité et à sous-estimer celles dont la densité est plus élevée, ce qui témoigne de la nécessité de poursuivre le programme mis en place par l’Institut, puisqu’il vise à faire en sorte que les résultats soient les plus justes possibles, et de la nécessité, pour les compteurs, de participer à des formations et à des programmes interlaboratoires pour améliorer leur performance en acquérant plus d’expérience.