IRSST - Institut de recherche Robert-Sauvé en santé et en sécurité du travail

Bilan du programme de contrôle de la qualité de la numération des fibres échantillonnées dans l’air des milieux de travail

  • 23 septembre 2016

Montréal, le 23 septembre 2016  – Depuis 1992, l’Institut de recherche Robert-Sauvé en santé et en sécurité du travail (IRSST) évalue le degré de fiabilité des résultats des compteurs impliqués dans la numération des fibres, à l’aide d’échantillons prélevés dans l’air des milieux de travail et qui contiennent de l’amiante (amosite ou chrysotile), des fibres minérales artificielles et des échantillons mixtes. Les compteurs doivent se soumettre avec succès à un programme de contrôle interlaboratoires de la qualité de la numération des fibres qui consiste, tous les trois mois, à mesurer quatre échantillons de densité de fibres différente provenant de milieux de travail réels et dont la valeur cible a été déterminée par un groupe de compteurs de référence. Il est connu que la précision de cette méthode de numération demeure subjective et ses résultats variables; elle exige beaucoup d’acuité visuelle, de concentration et de discernement puisque la personne doit compter les fibres une à une sur une lame à l'aide d’un microscope optique à contraste de phase (MOCP).

En exploitant la base de données générée de 1992 à 2011, l’IRSST a dressé un bilan de son programme de contrôle de la qualité de la numération en établissant les facteurs contributifs à la variabilité des résultats. Pour ce faire, les chercheurs ont fait circuler, lors de 79 rondes, une banque de lames constituée de 132 échantillons auprès de 660 participants, dont 52 compteurs de référence, ce qui a généré près de 33 000 résultats. Les compteurs étaient affiliés à des firmes privées (ou consultants), à des entreprises du secteur des mines ou à des établissements gouvernementaux et universitaires. Une analyse longitudinale a permis aux chercheurs d’établir que les paramètres qui influencent le plus l’exactitude des résultats sont dans l’ordre : le type de fibres, le secteur d’activité, la densité des fibres sur la lame et l’expérience des compteurs en lien avec leur affiliation. « L’étude fait entre autres ressortir que les moins bonnes performances sont obtenues avec les fibres de chrysotile; fines et courbées, celles-ci sont moins visibles sous le microscope que les autres types de fibres. Les compteurs ont aussi tendance à surestimer les fibres à faible densité et à sous-estimer celles dont la densité est plus élevée. L’expérience des compteurs a également une influence sur la variabilité des résultats. En conclusion, cette variabilité sur le plan des résultats de la numération des fibres témoigne de l’importance de poursuivre le programme mis en place par l’Institut, puisqu’il vise à faire en sorte que les résultats soient les plus exacts possible, et de la nécessité, pour les compteurs, de participer à des formations et à des programmes interlaboratoires pour améliorer leur performance en acquérant plus d’expérience », constate l’auteure principale du rapport, la chimiste Chantal Dion de l’IRSST.

Ce bilan du programme de contrôle de la qualité de la numération des fibres peut être consulté sans frais à http://www.irsst.qc.ca/publications-et-outils/publication/i/100890/n/bilan-cqfibres. Pour en savoir davantage sur les recherches de l’IRSST, suivez-nous sur Twitter, Facebook, LinkedIn ou YouTube .

-30-

Source
Jacques Millette
Responsable des affaires publiques
IRSST