IRSST - Institut de recherche Robert-Sauvé en santé et en sécurité du travail

Désordres post-traumatiques chez les policiers et les préposés du 9-1-1: une comparaison de l'efficacité et des coûts entre l'intervention habituelle et une intervention novatrice

Résumé

Les policiers sont à risque de développer une forme ou une autre de désordre post-traumatique. Une étude publiée par l’IRSST a révélé que 15 % des policiers québécois souffrent ou ont souffert de stress post-traumatique (ÉSPT). Les données de la CNESST révèlent que le groupe des policiers/détectives est parmi les plus touchés avec 76 jours d’absence en moyenne et des débours de près de 1,4 millions $ pour 163 cas ayant un désordre post-traumatique.

Les traitements habituels sont efficaces, mais ils présentent d’importants inconvénients. En raison des effets secondaires des antidépresseurs plusieurs patients en abandonnent l’utilisation. La psychothérapie est également efficace, mais elle s’avère longue et coûteuse.

Les chercheurs proposent d’examiner les coûts liés à un nouveau type d’intervention qui permet de traiter rapidement et à faible coût ces désordres : le blocage de la reconsolidation mnésique, c’est-à-dire la capacité à modifier un souvenir quand on le fait émerger à sa conscience, comme adjuvant aux traitements habituels. Ce nouveau type d’intervention associe une psychothérapie à la prise d’un médicament, le propranolol. En ajoutant cette intervention, le processus de réadaptation et de retour au travail serait accéléré, ne requérant plus que six semaines de traitements. Les coûts en soins et en perte de productivité en seraient diminués.

Ce projet vise donc à estimer le coût par rapport à l’efficacité et le coût par rapport à l’utilité du traitement habituel seul et accompagné du blocage de la reconsolidation chez les policiers et les préposés du 9-1-1 souffrant d’ÉSPT.
L’étude fournira des données probantes pour inciter les fournisseurs de services en santé mentale au Québec à ajouter ce type d’intervention dans leur plan de traitement, sans délaisser pour autant les modalités de traitements traditionnels : la psychothérapie et les médicaments.