Résumé

Au cours des 20 dernières années, au moins 25 accidents mortels ont impliqué le recul de véhicules lourds sur des chantiers de construction québécois. Dans plusieurs cas, l'alarme de recul était en cause. Au cours d'une première étude, effectuée à la demande du comité de la réglementation sur le Code de la sécurité routière, les chercheurs ont procédé à un inventaire des connaissances sur ces alarmes. Suivant cette première phase, il s'avérait justifié d'étudier les phénomènes de propagation acoustique à l'arrière des véhicules lourds utilisés sur les chantiers de construction et de proposer un modèle informatisé prédictif qui permette de se prononcer sur la sécurité qu'offrent ces dispositifs. Une étude terrain a donc été menée sur différents véhicules lourds munis des divers types d'alarmes de recul. Les données recueillies ont permis de valider un modèle informatisé de propagation sonore des alarmes en tenant compte des phénomènes de réflexion et de diffraction des ondes sonores derrière différents types de véhicules. Ces phénomènes d'interférence produisent d'importantes variations des niveaux de pression acoustique lorsqu'on se déplace de quelques dizaines de centimètres derrière les véhicules. Ces variations peuvent induire les travailleurs en erreur, soit en rendant le signal inaudible quand le bruit de fond est intense, soit en donnant l'impression que le véhicule s'éloigne alors qu’il fait l'inverse. Grâce au logiciel, il est maintenant possible d'identifier les alarmes de recul actuellement sur le marché qui ne répondent pas aux critères minimums de sécurité.