Résumé Pour voir la vidéo, veuillez activer Javascript et considérez mettre à jour votre navigateur à une version supportant le HTML5. To view this video please enable JavaScript, and consider upgrading to a web browser that supports HTML5 video. Dans une démarche d’appréciation du risque telle que définie dans la norme internationale ISO 12100:2010, l’estimation du risque est une étape essentielle permettant aux concepteurs et aux utilisateurs de machines de déterminer le niveau de risque et les situations dangereuses les plus critiques. Deux études antérieures financées par l'Institut de recherche Robert-Sauvé en santé et en sécurité du travail (IRSST) ont permis de révéler que les nombreux outils qui permettent de réaliser l’estimation du risque se présentent sous des formes très diverses, et que plusieurs de leurs caractéristiques (ex. : paramètres, architecture) pouvaient influencer de façon importante le niveau de risque obtenu par leur application. Dans ce troisième volet de la programmation de recherche de l’IRSST sur l’appréciation du risque associé aux machines, l’impact de ces caractéristiques a été évalué et certaines règles de construction des outils d’estimation du risque ont été validées par une étude expérimentale nécessitant la participation de différents utilisateurs provenant principalement de l’industrie. Six outils ont été analysés, notamment quatre outils ayant été sélectionnés à partir de la liste des 31 outils d’estimation du risque tirée des études antérieures, ainsi que les outils d’estimation du risque proposés par l’IRSST, la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST) et par le Health and Safety Laboratory (HSL) au Royaume-Uni. Certains paramètres d’estimation du risque comportant des défauts ou des biais potentiels ont également été sélectionnés. Ces outils et ces paramètres d’estimation du risque ont été appliqués à des scénarios concrets de situation dangereuse associés à des machines, par un échantillon représentatif d’intervenants en industrie, de préventeurs en santé et en sécurité du travail (SST), de conseillers d’associations sectorielles paritaires (ASP), de formateurs, etc. provenant de différents secteurs. Ils ont tous été invités à indiquer leur perception, leurs préférences et leurs motivations face aux différents choix s’offrant à eux dans le processus d’estimation du risque. Au regard de l’étude des paramètres d’estimation du risque, cinq des défauts potentiels établis dans l’étude précédente de cette programmation de recherche ont pu être analysés. Les résultats expérimentaux montrent que lorsque les sujets perçoivent une certaine difficulté d’application d’un paramètre, ils sont généralement capables de l’associer à la présence du défaut affectant le paramètre. Les résultats indiquent aussi de manière assez évidente que l’impact des défauts de construction des paramètres n’est pas uniforme. La nature du défaut, sa position dans l’échelle du paramètre et le scénario en présence influencent son impact sur l’établissement du niveau d’un paramètre. Les paramètres de gravité du dommage semblent relativement robustes et permettent d’obtenir un bon consensus entre les utilisateurs, malgré la présence de défauts. Par contre, les paramètres de probabilité d’occurrence du dommage et de probabilité d’occurrence de l’évènement dangereux sont nettement moins robustes. Outre la présence de défauts dans ces paramètres, les résultats obtenus suggèrent que l’évaluation de la probabilité est un aspect problématique de l’estimation du risque et qu’une attention particulière doit y être accordée. Pour l’étude des outils d’estimation du risque, trois critères ont été utilisés pour déterminer des difficultés d’application potentielles : 1) la capacité à distinguer des scénarios à niveaux de risque différents, 2) la satisfaction de l’utilisateur quant au résultat obtenu et 3) la convergence des résultats (répétabilité intersujets). En établissant l’origine des difficultés observées lors de l’utilisation des six outils d’estimation du risque, l’impact du non-respect de certaines règles de construction concernant l’architecture des outils a pu être confirmé. Une architecture qui donne plus d’influence à un paramètre (ex. le premier paramètre dans un graphe) peut amplifier une divergence des résultats et diminuer la capacité à classer convenablement les scénarios, surtout en présence de défauts dans les paramètres plus influents. Une matrice sensible au moindre changement de niveau d’un paramètre aura le même impact en présence de défaut sur un de ses paramètres. Une architecture qui ne conduit pas à une distribution uniforme des niveaux de risque a mené à des résultats insatisfaisants et à des problèmes de discrimination des scénarios. Une structure non conforme à la norme ISO 12100:2010 n’a pas révélé d’impact sur le processus d’estimation du risque. Ces résultats pourront contribuer à l’amélioration de la robustesse et de la fiabilité des outils existants et appuyer la formation actuellement donnée par les partenaires en matière d’appréciation du risque.