Résumé L’accumulation de poussières dans les réseaux des systèmes CVCA est une source potentielle de polluants. Il y a très peu d’informations sur les méthodes reconnues pour juger de l’empoussièrement de ces systèmes. Ces quelques méthodes peuvent être objectives avec des valeurs numériques ou subjectives, à partir du jugement d’experts. Il est donc difficile pour les gestionnaires d’édifices d’évaluer les soumissions des compagnies qui font le nettoyage. Un projet antérieur visant à évaluer différentes méthodes de prélèvement de poussières dans les conduits a été réalisé dans les laboratoires de l’IRSST. Le but était de reproduire en laboratoire différents niveaux d’empoussièrement dans un conduit métallique non poreux, de comparer différentes méthodes de prélèvement de poussières surfaciques retrouvées dans la littérature, de comparer les méthodes d’évaluation numérique avec la méthode visuelle et d’en fixer les modalités d’application. Cette étude en laboratoire a démontré que toutes les méthodes de prélèvement sont fonctionnelles, à la condition d’utiliser un critère de déclenchement surfacique spécifique à chaque méthode. Toutefois, ces conclusions proviennent de conditions idéales en laboratoire avec une poussière de référence provenant de l’ American Society of Heating, Refrigerating and Air-Conditioning Engineers, Inc. (l’ASHRAE). Une validation de ces conclusions devait être effectuée pour des conditions réelles. L’objectif de la présente étude est de valider sur le terrain les résultats obtenus en laboratoire. Pour y arriver, les gabarits de prélèvement dans de vrais conduits ont été reproduits et les trois séries de prélèvement (méthodes de l’IRSST, de l’ association pour la prévention et l’étude de la contamination (ASPEC) et de l’organisme américain National Air Duct Cleaner Association (NADCA)) dans un nombre statistiquement représentatif de systèmes ont été faits en simultané. Les conduits de retour et d’alimentation ont également été comparés. Les critères de déclenchement pour des conditions réelles sont de 6,0 mg/100 cm² pour la méthode de l’IRSST, de 2,0 mg/100 cm² pour la NADCA et de 23 mg/100 cm² pour l’ASPEC. Les critères pour ces mêmes méthodes étaient dans l’étude laboratoire de 6,0 pour la méthode IRSST, de 2,0 pour celle de la NADCA et de 3,0 pour l’ASPEC (rapport R-525 de l’IRSST). Ces critères sont donc validés pour les méthodes de l’IRSST et de la NADCA. Seulement le critère de l’ASPEC a changé. Aucune différence statistique n’a pu être démontrée entre les conduits de retour et d’alimentation. C’est donc la méthode de l’ASPEC qui permet une meilleure évaluation de l’empoussièrement dans les conduits. C’est aussi celle qu’intuitivement les firmes de nettoyage préfèrent car elle ressemble le plus aux procédés de nettoyage usuels. C’est cette dernière que nous recommandons d’utiliser pour évaluer d’une façon objective le taux d’empoussièrement des systèmes CVCA.