Résumé Les microorganismes sont omniprésents dans notre environnement : eau, sol, air, plantes, animaux, humains. En milieu de travail, l’intérêt à leur endroit porte principalement sur leur présence dans l’air ; on parle alors de bioaérosols. Les bioaérosols se définissent comme des particules aéroportées constituées d’organismes vivants, tels que des microorganismes, ou provenant d’organismes vivants, par exemple les métabolites, les toxines ou les fragments de microorganismes. Bien que la relation dose-effet par inhalation n’ait pas été établie pour la majorité d’entre eux, la communauté scientifique s’entend cependant sur le fait que certains bioaérosols peuvent causer des problèmes de santé. L’intérêt international envers ces agents qui peuvent affecter la qualité de l’air d’un milieu de travail et nuire à la santé des travailleurs a fait augmenter rapidement le bassin de connaissances relatives à leur identification, à leur quantification, à leur présence dans différents milieux de travail et aux effets qu’ils peuvent produire chez ceux qui y sont exposés. Différentes approches d’évaluation du risque sont utilisées par les chercheurs et les professionnels en hygiène du travail, ce qui suscite des questionnements, notamment sur les types de microorganismes ou de dérivés à rechercher, les motifs, les techniques et les lieux de prélèvement ainsi que l’interprétation des résultats, considérant l’absence de normes d’exposition et de relations dose-effet, et les moyens les plus efficaces pour corriger une situation anormale ou pour maintenir des conditions saines. Ce guide pratique décrit l’approche préconisée par l’IRSST pour l’évaluation, le contrôle et la prévention de l’exposition aux bioaérosols ; cette approche correspond à la démarche type en hygiène industrielle, soit l’anticipation, l’identification et l’évaluation des risques, avec comme objectif ultime le contrôle des expositions pour la prévention des maladies.