Résumé Les systèmes de chauffage, de ventilation et de climatisation de l’air (CVCA) permettent le maintien d’une bonne qualité de l’air dans différents types d’édifices. Toutefois, lorsque ces systèmes ne sont pas bien entretenus, ils peuvent devenir des sources d’émission de polluants dans l’air ambiant. Actuellement, les critères de déclenchement du nettoyage des conduits de ventilation sont souvent basés sur les dépôts de poussières. Or, une évaluation de la biomasse mycologique des poussières devrait faire partie des critères d’entretien puisque l’importance d’un dépôt de poussières n’est aucunement indicatrice de la charge microbienne qu’il contient. Afin de tenir compte de l’ensemble des effets potentiels sur la santé, une évaluation adéquate de la salubrité des conduits de ventilation nécessite que les deux critères soient considérés : la biomasse mycologique et la masse de poussières. Ce projet vise à aider les gestionnaires des édifices à émettre un jugement éclairé sur l’état de salubrité des systèmes CVCA et, par conséquent, de prévenir l’exposition des occupants aux moisissures. Il a pour objectifs de 1) comparer deux méthodes de prélèvement des poussières déposées dans les conduits des systèmes CVCA en évaluant leurs performances et leurs limites, et 2) de mettre au point, de valider et de comparer des méthodes d’évaluation de la biomasse mycologique présente dans les poussières. Le premier volet du projet consistait à déterminer la meilleure méthode de prélèvement des poussières déposées dans les CVCA. L’une des deux méthodes de prélèvement évaluées, l’approche par essuyage, a rapidement été abandonnée en raison de problèmes liés à la capacité de collecte des poussières sur les surfaces lisses des systèmes de ventilation. L’autre méthode, par aspiration avec la cassette Environmental Monitoring Systems (EMS) ayant un embout intégré, a démontré par contre une excellente efficacité de prélèvement, soit plus de 98 % lorsque la cassette entière était traitée. Lors du second volet, les méthodes d’analyse de la biomasse mycologique ayant démontré des performances analytiques acceptables au moment de leur validation ont été comparées dans un environnement contrôlé. Ces mêmes méthodes d’analyse de la biomasse mycologique ont aussi été comparées sur le terrain lors de ce second volet. La méthode de la q-PCR universelle s’est avérée simple, rapide et performante, avec une limite de détection très faible et des délais de traitement inférieurs à 24 heures. En raison de ses performances, de son faible coût et du temps d’analyse nécessaire, la q-PCR universelle est à ce stade-ci la méthode la plus propice à l’évaluation de la salubrité des systèmes de ventilation. En plus de fournir une méthode d’analyse d’évaluation de la biomasse mycologique, ce projet met en évidence le fait que l’évaluation de la salubrité des conduits des systèmes de ventilation doit nécessairement être jugée à la fois en fonction de la charge mycologique et de la masse de poussière déposée.