Résumé L’incapacité prolongée associée aux désordres musculo-squelettiques d’origine professionnelle, dont les douleurs lombaires non spécifiques, pose un problème majeur et coûteux aux personnes atteintes ainsi qu’à l’ensemble de la société. L’apparition de désordres musculo-squelettiques et le développement de l’incapacité prolongée pourraient être liés à la présence de stresseurs qui engendreraient l’activation de mécanismes physiologiques et le maintien d’un cycle d’inflammation. La réponse émotionnelle face à ces stresseurs pourrait être le pont entre les stresseurs et l’activation des mécanismes physiologiques. Jusqu’à maintenant, peu d’études ont été menées explorant les liens possibles entre les variables psychologiques et les mécanismes physiologiques dans le développement de l’incapacité prolongée. Située dans le prolongement d’une recherche antérieure sur la compréhension des déterminants de l’incapacité chronique (R-253), cette étude visait à mieux comprendre le phénomène de l’incapacité prolongée dans le cas de lombalgies non spécifiques en explorant la relation entre certains facteurs psychologiques (douleur, incapacité et détresse) et la réponse des systèmes immunitaire et endocrinien. Les résultats tendent à montrer qu’il y a effectivement un dérèglement des systèmes immunitaire et endocrinien chez les personnes souffrant d’incapacité à travailler depuis plus de trois mois. Toutefois, sur la base des résultats obtenus, il est impossible d’affirmer que ce dérèglement ait été engendré par la présence de stresseurs ou d’une réponse émotionnelle négative, précisent les auteurs. Des études longitudinales de plus grande envergure seraient nécessaires pour confirmer l’existence d’un lien entre ces variables – et la nature de ce lien – et le dérèglement des systèmes physiologiques.