Résumé Cette étude vise à fournir de l'information sur l'exposition professionnelle au plomb destravailleurs québécois et couvre une période de huit années, soit de 2001 à 2008. Le plomb dansl'air est une substance régulièrement analysée par les laboratoires de l'IRSST et la plombémieconstitue l'analyse toxicologique la plus fréquente. L'étude informe sur le nombred'établissements impliqués dans des programmes de santé pour lesquels des analyses ont étédemandées et touchant le plomb, dans quelle Classification des Activités Économiques duQuébec (CAEQ) et quels secteurs d'activité économique (SAE) ils oeuvrent ainsi que leurlocalisation géographique par région administrative. Pour de nombreux codes CAEQ à deuxchiffres, au moins 40 % des résultats excèdent deux fois la nouvelle norme de 0,05 mg/m3. C'estle cas notamment pour les codes CAEQ de la Promotion et de la construction de bâtimentsrésidentiels, des Commerces de gros de métaux et produits en métal, des Commerces de gros derebuts et de matériaux de récupération, des Concessionnaires d'automobiles, des Services deprotection, des Mines, des Industries des produits chimiques d'usage industriel et des Industriesdes produits minéraux non métalliques. Au total, ce sont 20 codes CAEQ à deux chiffres pourlesquels au moins le tiers des résultats excèdent la norme actuelle.Les codes CAEQ à quatre chiffres où les plus fortes concentrations de plomb dans l'air ont étémesurées pendant cette période sont les Grosses structures industrielles (93 % des résultatssupérieurs à deux fois la norme), les Autres commerces de gros de rebuts et matériaux derécupération (74 %), les Travaux de peinture et de décoration (71 %), le Commerce de gros deferraille et vieux métaux (61 %), les Ateliers de peintures et de carrosserie (58 %), le Commercede gros d'une combinaison de métaux et produits en métal, les Mines d'or, les Autres industriesdes produits en fil métallique, l'Industrie des matières plastiques et des résines synthétiques et lesServices de police locale, tous ces derniers secteurs présentant 56 % des résultats supérieurs àdeux fois la norme.Pour la période de l'étude, quelque 16817 résultats de plombémie sont disponibles et couvrent6717 travailleurs différents répartis dans 500 établissements, 159 codes CAEQ et 28 SAE. En neretenant que les niveaux maximums de plombémie obtenus pour chaque travailleur, les résultatsdémontrent que 27 travailleurs ont excédé une concentration de 2,42 µmol/L (500 µg/L) pendantla période 2001-2004, certains travailleurs excédant cette valeur pendant quelques années. Cenombre diminue à 15 travailleurs pour la période 2005-2008. Il est très intéressant de constaterque le nombre de travailleurs ayant démontré au moins un niveau de plombémie élevé diminuede façon régulière avec le temps, suggérant ainsi une meilleure maîtrise de l'exposition destravailleurs.Les résultats présentés permettent de conclure que les travailleurs démontrant les plus hautsniveaux de plombémie se retrouvent dans les SAE du Commerce, des Autres servicescommerciaux et personnels et de la Première transformation des métaux. Plus spécifiquement, ilsse retrouvent dans les codes CAEQ de l'Industrie des accumulateurs, des Industries de la fonte etde l'affinage de métaux non ferreux, des Autres industries de la fonte et de l'affinage de métauxnon ferreux, des Autres ateliers de réparation de véhicules automobiles, des Autres industries dulaminage, du moulage et de l'extrusion de métaux non ferreux et du Commerce de gros deferraille et vieux métaux. Les résultats permettent d'indiquer que les efforts de préventionactuellement en place doivent être poursuivis dans de nombreuses entreprises.