Résumé Certains problèmes de santé reliés à la manipulation de la tourbe sont bien connus. On parle de maladie reliée à la présence de Sporothrix schenckii. La présence de Mycobacterium xenopi et M. fortuitum pourrait conduire à des infections aux reins et M.chelonae et M. gordonae pourraient être associées à l’alvéolite allergique. Si ces problèmes inhérents à la manipulation de la tourbe sont connus, aucune étude ne fait état de la microflore de l’air des tourbières et de l’exposition des travailleurs aux différents contaminants aériens comme les poussières organiques, les moisissures, bactéries, et autres produits pouvant causer des allergies ou des sensibilisations. L’effet sur la santé respiratoire des travailleurs n’est documenté, jusqu’à présent, que dans une seule étude publiée (Cormier, 1990) qui avait démontré que l’exposition à la poussière de tourbe et aux micro-organismes présents dans ce substrat était responsable d’une augmentation de la toux chronique. D’autre part, notre étude préliminaire décrit des cas d’alvéolite allergique dans une usine de transformation de la tourbe où nous avons trouvé une haute prévalence de réactions sériques et alvéolaires à deux antigènes identifiés dans la poussière de tourbe manipulée par les travailleurs identifiant un nouvel environnement pouvant causer l’alvéolite allergique. À la lumière de ces résultats, il devenait donc intéressant de savoir si cette prévalence était spécifique aux travailleurs de cette usine ou si elle était étendue à l’ensemble de l’industrie de transformation de la tourbe au Québec. Il devenait donc impératif de connaître la nature et le taux de micro-organismes présents dans l’air respiré par les travailleurs de tourbières du Québec et de documenter les atteintes respiratoires et les risques encourus par l’ensemble des travailleurs de cette industrie. Par ailleurs, les usines de transformation de la tourbe sont des environnements très poussiéreux et des analyses effectuées par l’IRSST ont démontré que 76,2% des quantités de poussière retrouvées dans l’air étaient supérieures au VEMP (valeur d’exposition moyenne pondérée) qui est de 10mg/m3. D'autre part, 65,7% des analyses ont démontré plus de 200% de la VEMP. Il est donc apparu intéressant de connaître la nature chimique de la poussière de tourbe qui peut contenir du quartz et sa granulométrie pour en évaluer la toxicité. L’étude de la ventilation quant à elle permet d’identifier les équipements de captage à la source les plus performants.