La pêche commerciale est un secteur d’activité à risque élevé. Sur les homardiers ballottés par les vagues, les pêcheurs manipulent de lourds casiers et de longs cordages sur une surface glissante et instable qui peuvent les entraîner par-dessus bord. Pourtant, « c’est la première fois au Québec et au Canada que des scientifiques se penchent sur la problématique du risque de chute par-dessus bord, en plus de documenter les moyens de prévention et de déterminer les pistes prometteuses de réduction des risques », précise la professeure Sylvie Montreuil de l’Université Laval, auteure principale de l’étude.
Méthodologie
Pour ce faire, les chercheurs ont analysé les réponses à des questionnaires soumis à des capitaines et des aides-pêcheurs de la Gaspésie et des Îles-de-la-Madeleine. Ils ont aussi procédé à des observations directes et à des enregistrements vidéo sur sept embarcations lors de 20 sorties en mer qui leur ont permis d’apprécier les niveaux de risque de chute par-dessus bord et d’identifier des scénarios d’incidents. L’information a par la suite été validée par les pêcheurs ayant accueilli les chercheurs à bord de leurs bateaux. Une revue de la littérature a aussi été effectuée.
Situations et facteurs de risque
Les chercheurs ont ainsi documenté six situations de travail les plus à risque. Trois d’entre elles sont associées à l’ouverture de la saison, soit le déplacement du bateau du quai à la zone de pêche, le chargement des casiers et leur mise à l’eau, et les trois autres, en situation de pêche régulière, sont la remontée et la remise à l’eau des casiers, et le déplacement des lignes. Ils ont par la suite analysé et classifié les facteurs de risque en quatre grandes catégories : 1 : ceux associés à la gestion du cordage et aux méthodes de travail; 2 : ceux relatifs à la météo et aux modalités de gestion de la pêche; 3 : ceux relatifs à la main-d’œuvre (attitudes et expérience); 4 : et ceux liés aux aménagements du bateau, du quai et des équipements.
Pistes de prévention
Pour les chercheurs, la première piste pour améliorer la prévention des chutes par-dessus bord consiste à utiliser les résultats de l’étude et le matériel recueilli pour enrichir les contenus de formation des novices et aussi le partage de savoirs de prudence auprès des pêcheurs expérimentés. La seconde suggère de réaménager les postes de haleur et la table-support des casiers.
Les résultats complets de l’étude financée par l’Institut de recherche Robert-Sauvé en santé et en sécurité du travail (IRSST) peuvent être consultés sans frais à http://www.irsst.qc.ca/media/documents/PubIRSST/R-831.pdf.
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Source
Jacques Millette
Responsable des affaires publiques
IRSST