Montréal, le 18 avril 2019 – Une étude de l’Institut de recherche Robert-Sauvé en santé et en sécurité du travail (IRSST) a identifié les facteurs les plus fortement liés aux écarts de durées moyennes d’indemnisation (DMI) selon le sexe ou le groupe d’âge, et ceux liés à leur évolution depuis 2005, à partir des données d’indemnisation de la Commission des normes, de l'équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST).
Parmi les facteurs analysés, on trouve la catégorie du dossier (accident du travail ou maladie professionnelle), la présence d’un trouble musculosquelettique (TMS), l’existence d’une atteinte permanente à l’intégrité physique ou psychique (APIPP), la présence de réadaptation, l’industrie et la taille de l’entreprise.
Au cours de la période étudiée (2005 à 2012), la CNESST a reconnu et accepté plus de 105 400 lésions professionnelles en moyenne par année, dont les trois-quarts avaient généré une perte de temps indemnisée (PTI). Il ressort des données que la DMI est plus élevée chez les femmes que chez les hommes, soit 97,2 jours par rapport à 92,1 jours et que l’écart est plus important entre les groupes d’âges : 45,7 jours pour les 15-24 ans comparé à 137,4 jours pour les 55 ans et plus.
Les tests statistiques effectués montrent que la DMI supérieure des femmes est fortement associée à une proportion plus élevée de lésions comportant de la réadaptation pour celles-ci (8,4 %), comparativement aux hommes (7,3 %). Ce constat vaut également pour les différences analysées selon l’âge, les 15-24 ans ayant une proportion de cas en réadaptation inférieure à celles des 55 ans et plus (2,6 % contre 11,3 %).
En ce qui concerne l’évolution de la DMI, les changements dans la répartition des lésions avec PTI selon les facteurs analysés expliquent plus de la moitié de l’augmentation des DMI de 2005 à 2012.
« Nous avons effectué des analyses statistiques en contrôlant pour tous les facteurs retenus dans l’analyse, de sorte qu’on peut isoler les différences associées uniquement au sexe et à l’âge. Il ressort que, pour une même industrie, catégorie professionnelle, taille d’entreprise, type et caractéristique de lésion, les écarts selon le sexe et l’âge, bien qu’ils subsistent encore, sont réduits. Il apparaît donc pertinent de continuer à inclure dans les recherches des analyses différenciées selon le sexe et l’âge afin de tenir compte de cette réalité et arriver à mieux comprendre la survenue des lésions » précise Alexandre Boucher, démographe à l’IRSST.
Cette étude intitulée Analyse des différences de durée d’indemnisation selon le sexe et le groupe d’âge peut être consultée sans frais au https://www.irsst.qc.ca/publications-et-outils/publication/i/101022/n/differences-indemnisation-sexe-age.
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Source
Noémie Boucher
Conseillère en communications
IRSST