Montréal, le 12 octobre 2017 – Dans une étude qu’il vient de publier, l’Institut de recherche Robert-Sauvé en santé et en sécurité du travail (IRSST) identifie les groupes de travailleurs les plus à risque de subir une lésion avec atteinte permanente à l’intégrité physique ou psychique (APPIP). À partir des données lésionnelles de la CNESST et d’estimations des effectifs de travailleurs en équivalent temps complet, les scientifiques ont évalué le risque d’accident traumatique (AT) et de troubles musculosquelettiques (TMS) en fonction du groupe d’âge, du sexe, de la catégorie professionnelle et de l’industrie.
En 2010-2012, environ 10 000 réclamations de travailleurs ayant une atteinte permanente (7 000 AT et 3 000 TMS) ont été acceptées annuellement par la CNESST. Ces cas représentent 12 % des AT et TMS acceptés mais génèrent la moitié des jours indemnisés et des débours de la CNESST qui y sont liés.
En ajustant pour l’effet des autres variables, l’étude montre un risque d’AT avec APIPP plus élevé pour les hommes, alors qu’aucune différence liée au sexe n’est associée au risque de TMS avec APIPP. Les analyses selon l’âge font ressortir que les travailleurs de 55 ans ou plus ont un taux de fréquence d’AT acceptés avec APIPP 2 fois supérieur à celui des 15-24 ans; pour les TMS le taux est 6 fois supérieur. Par ailleurs, les travailleurs manuels présentent un risque supérieur aux non manuels de subir une lésion avec APIPP (environ 9 fois plus élevé pour les AT et 13 fois pour les TMS). Quant aux écarts de risque associés à l’industrie, ils varient du simple au double, tant pour les AT que pour les TMS avec APIPP.
Les chercheurs ont également analysé l’évolution des taux de fréquence de ces lésions avec APIPP de 2003 à 2012. La variation annuelle moyenne de ce taux est de -4,1% pour les AT avec APIPP et de -5,4% pour les TMS avec APIPP. L’évolution de ce taux dans certaines industries est cependant moins favorable. Pour les AT avec APIPP, les moins bonnes évolutions du risque concernent : soins de santé et assistance sociale (+0,8 % / an), information, culture et loisir (-1,0 %) et autres services (réparation et entretien, services personnels, etc.) (-1,4%). Pour les TMS avec APIPP : soins de santé et assistance sociale (-1,6 %), services d’enseignement (-2,2 %) et transport et entreposage (-3,1 %).
« Notre étude a permis de déterminer des industries et catégories professionnelles à surveiller, ce qui soutiendra le travail des préventeurs. Elle établit également que la catégorie professionnelle est très fortement associée aux taux de fréquence équivalent temps complet (ETC) de lésions avec APIPP. Le groupe d’âge présente également une forte association avec ces taux, particulièrement pour les TMS, et le risque croît de manière assez régulière avec l’avancée en âge », précise le professionnel scientifique Marc-Antoine Busque de l’IRSST.
Les résultats de l’étude peuvent être consultés sans frais à http://www.irsst.qc.ca/publications-et-outils/publication/i/100943/n/lesions-integrite-physique-psychique-analyse-risque-quebec. Pour en savoir davantage sur les recherches de l’IRSST, suivez-nous sur le Web, Twitter, Facebook, LinkedIn ou YouTube.
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Source
Jacques Millette
Responsable des affaires publiques
IRSST