Montréal, le 7 septembre 2017 – Devant les difficultés éprouvées par les municipalités à maîtriser les énergies dangereuses associées aux équipements mobiles (machines autopropulsées, remorquées ou transportées), des chercheurs ont accompagné pendant 18 mois le personnel de l’atelier mécanique d’une ville lors de l’implantation d’un programme de cadenassage pour ce type d’équipement. Le guide d’implantation du cadenassage proposé par l’Association paritaire pour la santé et la sécurité du travail, secteur affaires municipales (APSAM) a été utilisé comme cadre d’étude.
En plus de ce suivi, les chercheurs ont analysé la littérature, les rapports d’enquête d’accidents, les pratiques actuelles du secteur municipal et celles des fournisseurs afin d’établir les problématiques. « L’analyse des accidents entre 2000 et 2013 a permis de répertorier que 56 travailleurs étaient décédés au Québec, tous secteurs confondus, lors d’une intervention hors production sur des équipements mobiles. Les principaux types d’accidents étaient directement liés à un problème d’application d’une méthode de maîtrise des énergies du type cadenassage. Il demeure essentiel que les gestionnaires et les contremaîtres soient sensibilisés à la problématique et que les mécaniciens, les opérateurs et les concepteurs d’équipements mobiles reçoivent une formation appropriée en matière de prévention », estime le chercheur Damien Burlet-Vienney, spécialiste en sécurité des machines à l’Institut de recherche Robert-Sauvé en santé et en sécurité du travail (IRSST).
Les chercheurs ont aussi constaté que le fait de conserver en lieu sûr la clé de contact n’équivaut pas à cadenasser ces équipements ni à maîtriser ses énergies. De même, l’utilisation d’une liste de contrôle générique (check list) en lieu et place de procédure de cadenassage ne répond pas aux exigences réglementaires liées à l’application du cadenassage. Pour leur part, les fabricants et fournisseurs se voient suggérer d’intégrer aux équipements mobiles des dispositifs de coupure d’énergie cadenassables (ex. coupe-batterie) et de bonifier les manuels d’instruction conformément au Règlement sur la santé et la sécurité du travail et à la norme CSA Z460-13. L’objectif de telles recommandations est de favoriser l’application de méthodes de travail sécuritaires et conformes par les utilisateurs.
Les scientifiques proposent notamment que leurs résultats de recherche soient intégrés au programme d’implantation du cadenassage de l’APSAM, de façon à contribuer entre autres à outiller les préventeurs désireux de planifier les interventions préventives et de promouvoir le cadenassage auprès des fournisseurs d’équipements mobiles.
Les résultats de cette étude peuvent être consultés sans frais à http://www.irsst.qc.ca/publications-et-outils/publication/i/100942/n/cadenassage-equipements-mobiles-secteur-municipal. Pour en savoir davantage sur les recherches de l’IRSST, suivez-nous sur le Web, Twitter, Facebook, LinkedIn ou YouTube.
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Source
Jacques Millette
Responsable des affaires publiques
IRSST