IRSST - Institut de recherche Robert-Sauvé en santé et en sécurité du travail

Étude sur les alarmes de recul des véhicules

  • 07 septembre 2017

Montréal, le 7 septembre 2017 ‒ Tous les ans, des accidents graves, voire mortels, sont attribuables à des manœuvres de recul de véhicules lourds. À cet égard, une étude vient d’être publiée. Elle porte sur l’audibilité, la localisation auditive des alarmes de recul (tonale « bip-bip » et à large bande « pshit-pshit ») lorsque l’attention du travailleur est accaparée ou non par une tâche, le fonctionnement des alarmes autoajustables et l’effet du positionnement des alarmes sur la distribution sonore à l’arrière des véhicules. En plus mesures de bruit effectuées sur le terrain, l’étude a nécessité la participation de 48 sujets humains, qui ne portaient pas de protecteur auditif et dont l’audition était normale, à toute une série d’expérimentation en laboratoire dans différentes situations (exposition à 12 bruits ambiants différents).

Les résultats montrent que les deux types d’alarmes demeurent audibles pour un travailleur situé derrière un camion et lui permettent de réagir à temps, et ce, même si leur niveau sonore est parfois plus faible que celui du bruit ambiant. Par contre, le modèle à large bande s’est montré nettement supérieur dans 5 différentes positions en regard de l’uniformité de la distribution sonore derrière un véhicule.

Hugues Nélisse

« Même s’il demeure souhaitable de limiter au maximum les manœuvres en marche arrière des camions ainsi que la présence de travailleurs près de véhicules en mouvement, l’alarme de recul reste un moyen de prévenir les travailleurs de la présence d’un danger. Mais pour être efficace et optimale, elle doit être positionnée à l’arrière du camion et être visible à une hauteur de 1 à 2 mètres. Malheureusement, les alarmes sont souvent installées à des endroits inappropriés sur le plan acoustique pour des raisons pratiques ou liées à la maintenance, ce qui compromet la sécurité. De plus, là où circulent de nombreux véhicules et où  leurs déplacements ne peuvent être prédits par les travailleurs, il est recommandé de favoriser une bonne localisation sonore en privilégiant l’usage des alarmes à large bande et en limitant davantage la vitesse de recul des véhicules », explique Hugues Nélisse, chercheur à l’Institut de recherche Robert-Sauvé en santé et en sécurité du travail (IRSST) et coauteur de l’étude.

Une vitesse maximale de recul de 12,5 km/h est recommandée pour s'assurer que le travailleur dispose d’un temps de réaction minimal de deux secondes pour éviter les risques de collision. Les chercheurs proposent également de ne pas mesurer seulement le bruit ambiant en appliquant la norme ISO 9533 pour ajuster le niveau sonore des alarmes de recul, mais bien en estimant toutes les sources de bruit autour du véhicule.

Les résultats de cette étude peuvent être consultés sans frais à http://www.irsst.qc.ca/publications-et-outils/publication/i/100944/n/performance-acoustique-alarmes-recul-tonales-large-bande​. Pour en savoir davantage sur les recherches de l’IRSST, suivez-nous sur le Web, Twitter, Facebook, LinkedIn ou YouTube.

 

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Source
Jacques Millette
Responsable des affaires publiques
IRSST