Pour pallier l’absence de valeurs limites d’exposition et de données toxicologiques, ainsi que les limites des techniques d’échantillonnage actuelles, un comité d’experts propose un modèle de gestion graduée du risque (control banding) pour faciliter le choix d’une protection respiratoire adéquate contre les bioaérosols infectieux et non infectieux qui sont présents en grande diversité dans les milieux de travail. Facile d’utilisation, le modèle proposé est constitué des quatre groupes de risque utilisés en biosécurité (1. risque faible pour l’individu et la collectivité; 2. risque modéré pour l’individu, faible pour la collectivité; 3. risque élevé pour l’individu, faible pour la collectivité; 4. risque élevé pour l’individu et la collectivité) et de cinq niveaux d’exposition (très faible; faible; moyen; élevé; très élevé). Le croisement des données permet d’établir un facteur de protection caractéristique (FPC) dont les intervenants en santé et sécurité du travail tiendront compte pour choisir un équipement de protection respiratoire adéquat.
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Niveau d’exposition
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1
Très faible
(0 – 2)
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2
Faible
(2,5 – 5)
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3
Moyen
(5,5 – 7)
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4
Elevé
(7,5 – 9)
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5
Très élevé
(9,5 - 10)
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Groupe de risque
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1
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Aucun
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10
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10
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10
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25
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2
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Aucun
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10
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10
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25
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501
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3
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Aucun
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10
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25
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501
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1000
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4
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1000
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1000
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1000
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1000
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1000
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1 Le FPC de 50 du National Institute for Occupational Safety and Health (NIOSH) équivaut au FPC de 100 du Guide des appareils de protection respiratoire utilisés au Québec.
Validation
« Notre modèle est qualitatif et s’inspire d’approches de gestion graduée du risque s’appliquant aux polluants chimiques et aux nanoparticules. Il a été validé par des études de cas qui consistent à comparer les facteurs de protection proposés par le modèle avec les recommandations existantes pour divers risques, tels le SRAS, la tuberculose, l’anthrax, la légionellose, ou encore ce que la littérature suggère comme facteur de protection des travailleurs dans les centres de tri ou les porcheries », explique le biologiste et hygiéniste du travail Jacques Lavoie de l’Institut de recherche Robert-Sauvé en santé et en sécurité du travail (IRSST), auteur principal de l’étude.
Meilleure protection
Bien qu’elle demande un certain niveau de connaissances et ne puisse servir pour effectuer de la surveillance environnementale, la gestion graduée du risque permet aux intervenants de concentrer leurs efforts sur le choix de stratégies de contrôle plutôt que sur la mesure de l’exposition aux bioaérosols. Selon les chercheurs, cette approche, qui est appelée à s’améliorer et à se répandre, permet de hausser la protection des travailleurs et de réduire les effets des contaminants sur la santé des travailleurs.
L’étude intitulée Développement d’un modèle de gestion graduée du risque pour le choix de la protection respiratoire contre les bioaérosols peut être consultée sans frais à http://www.irsst.qc.ca/media/documents/PubIRSST/R-766.pdf.
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Source
Jacques Millette
Responsable des affaires publiques
IRSST