Montréal, le 27 mars 2017 –S'ils sont mal entretenus, les systèmes de chauffage, de ventilation et de climatisation de l’air (CVCA) peuvent émettre des polluants pouvant affecter la santé des travailleurs. Or, les critères de déclenchement du nettoyage des conduits sont souvent uniquement basés sur les dépôts de poussières alors qu’une évaluation de la charge microbienne (biomasse mycologique) qu’ils contiennent devrait être également considérée. Afin d'aider les gestionnaires d’édifices à émettre un jugement éclairé sur l’état de salubrité des systèmes CVCA, des chercheurs ont évalué deux méthodes de prélèvement des poussières. Ils ont retenu la méthode par aspiration avec la cassette Environmental Monitoring Systems (EMS) manufacturée avec un bec collecteur intégré en raison de son efficacité par rapport à l’approche par essuyage. Les prélèvements analysés avaient été effectués dans les conduits d’alimentation en air (200) et dans les retours d’air (100) d’une usine de filtration d’eau, d’un hôpital, de deux CLSC, d’un centre d’hébergement pour personnes âgées, d'une école secondaire, d'une université et d'une tour de bureaux.
Spores d’Alternaria sp colorées avec l’intercalant d’ADN double brin DAPI
En situation contrôlée en laboratoire et en conditions réelles sur le terrain, les chercheurs ont analysé quatre méthodes d’évaluation de la charge microbienne présente dans ces dépôts de poussières, soit par culture, par microscopie, par dosage de l’enzyme- β-N-acétylhexosaminidase (NAHA) et par la méthode q-PCR avec marqueurs moléculaires « universels ». Simple, rapide et performante, la méthode de la q-PCR a été retenue entre autres en raison de sa faible limite de détection, son coût et sa durée de traitement de moins de 24 heures. « Bien qu’il n’existe pas de méthode standard reconnue par tous en mycologie environnementale, la q-PCR utilisant des marqueurs « universels » est nettement avantageuse pour l’évaluation de la salubrité des conduits des systèmes de CVCA ainsi que la qualification d’un nettoyage. Nous avons évalué les méthodes en utilisant un même extrait d’échantillon ce qui a permis d’attribuer les variations des résultats directement aux méthodes et non pas à la teneur des échantillons, ce qui attribue un caractère novateur à cette étude », précise Geneviève Marchand, microbiologiste de l’Institut de recherche Robert-Sauvé en santé et en sécurité du travail (IRSST).
En plus de fournir une méthode d’analyse d’évaluation de la biomasse mycologique, ce projet met en évidence le fait que l’évaluation de la salubrité des conduits des systèmes de ventilation doit nécessairement être jugée à la fois en fonction de la charge mycologique et de la masse de poussière déposée.
Les résultats de cette étude peuvent être consultés sans frais à http://www.irsst.qc.ca/publications-et-outils/publication/i/100921/n/biomasse-mycologique-reseaux-aerauliques-systemes-ventilation. Pour en savoir davantage sur les recherches de l’IRSST, suivez-nous sur le Web, Twitter, Facebook, LinkedIn ou YouTube.
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Source
Jacques Millette
Responsable des affaires publiques
IRSST