Montréal, le 10 mars 2017 – Devant la complexité, les incertitudes et les limites associées aux démarches de surveillance de la contamination de l’air et des surfaces par les nanomatériaux manufacturés (NMM), des chercheurs ont testé de nouvelles méthodes de prélèvement et de caractérisation pour mieux évaluer les risques d’exposition des travailleurs. Pour y arriver, les scientifiques ont d’abord examiné divers dispositifs de collecte et d’analyse de nanoparticules de dioxyde de titane (TiO2) dans des conditions contrôlées en laboratoire. Ensuite, ils ont visité neuf milieux de travail afin d’éprouver, en condition réelles, divers appareils et procédures d’analyse et de mesure de l’exposition. Ces milieux rassemblent des producteurs, des utilisateurs ou des intégrateurs de divers NMM tels que des nanotubes et nanofibres de carbone, des nanométaux ou oxydes métalliques, des nanoargiles et de la nanocellulose.
Les particules émises dans l’air ou déposées sur des surfaces ont ainsi été analysées par un assortiment d’instruments à lecture directe, puis elles ont été caractérisées par microscopie électronique à transmission ou à balayage dans plusieurs secteurs d’activité (électronique, produits manufacturés, imprimerie, construction, énergie, R-D).
« Nos investigations et les retours sur expérience nous amènent à proposer une stratégie innovatrice permettant une évaluation plus précise des expositions aux NMM, en recourant à des techniques exigeant un minimum de manipulations préanalytiques. La méthode recommandée consiste à effectuer, en deux temps, des évaluations systématiques des milieux de travail qui produisent et utilisent des NMM », précise les auteurs du rapport piloté par le professeur Maximilien Debia de l’Université de Montréal.
Dans un premier temps, les chercheurs suggèrent d’identifier quelles tâches de travail génèrent des NMM en les évaluant avec deux instruments à lecture directe (compteur de noyaux de condensation et photomètre-laser) et, ensuite, de collecter des échantillons d’air et de procéder à des prélèvements de surface pour préciser, grâce à la microscopie électronique, la nature, la forme et l’état d’agglomération des NMM. Dans un deuxième temps, si l’exposition est confirmée, la stratégie proposée préconise une évaluation approfondie pour quantifier spécifiquement les NMM détectés.
À travers l’élaboration de cette stratégie et le regard critique jeté sur les méthodes d’échantillonnage et d’analyse, ces travaux permettent aussi de mieux comprendre les expositions aux nanoparticules et d’adapter les moyens de prévention à mettre en œuvre pour limiter le plus possible l’exposition des travailleurs.
Les résultats de cette étude financée par l’Institut de recherche Robert-Sauvé en santé et en sécurité du travail (IRSST) peuvent être consultés sans frais à http://www.irsst.qc.ca/publications-et-outils/publication/i/100916/n/methodes-prelevement-nanomateriaux-manufactures. Pour en savoir davantage sur les recherches de l’IRSST, suivez-nous sur le Web, Twitter, Facebook, LinkedIn ou YouTube.
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Source
Jacques Millette
Responsable des affaires publiques
IRSST