IRSST - Institut de recherche Robert-Sauvé en santé et en sécurité du travail

Dextérité et confort des gants résistant aux piqûres d’aiguilles hypodermiques

  • 18 juin 2013

L’Institut de recherche Robert-Sauvé en santé et en sécurité du travail (IRSST) vient de publier les résultats d’une étude exploratoire sur l’évaluation de la dextérité manuelle, de la sensibilité tactile et du confort de gants résistant aux piqûres d’aiguilles. Divers modèles ont été testés dans le contexte du travail auprès de policiers, d’éboueurs et d’horticulteurs, trois groupes d’employés à risque de se piquer avec des aiguilles hypodermiques et de contracter des maladies transmissibles par le sang contaminé. Pour ce faire, de petits groupes de volontaires ont utilisé divers modèles de gants existants en réalisant des tâches associées à leur travail dans des conditions sèches et mouillées, ainsi qu’en répondant à un questionnaire de perception.

Policiers

Les policiers ont réalisé les tests lors de séances de tirs au pistolet et de manœuvres de défense et de contrôle d’individus comprenant le maniement d’équipements tels les menottes, le poivre de Cayenne, le bâton télescopique et la lampe de poche. Résultats : aucun des cinq modèles de gants testés n’a démontré une performance adéquate pour le tir au pistolet, qui exige un maniement délicat requérant une dextérité fine et une bonne sensibilité tactile. Cependant, un modèle a été mieux apprécié parce qu’il a entre autres été perçu comme étant le plus confortable. Pour les tâches de défense et de contrôle d’individus, deux modèles de gants ont démontré un certain potentiel; les autres s’avérant trop glissants pour manipuler correctement les différents équipements policiers.

Cols bleus

Les sujets chez les cols bleus éboueurs ont utilisé quatre modèles de gants dans des conditions climatiques estivales variées en collectant manuellement des déchets de type résidentiel sur leur trajet habituel. En réalisant une douzaine de manipulations propres à leur travail, les éboueurs ont perçu un des quatre modèles comme étant le plus performant. Deux autres n’ont pas été retenus en raison des nombreux plis dans la paume qui apparaissaient lorsqu’ils fermaient les mains, ce qui causait irritation et inconfort. Le dernier modèle a été jugé comme étant très glissant et difficile à enfiler lorsque les mains étaient humides.

Pour leur part, les cols bleus horticulteurs ont testé trois modèles de gants lors d’une quinzaine de manipulations effectuées dans le cadre d’activités associées au désherbage de plates-bandes et d’arbustes et au taillage de rosiers. Deux des trois modèles de gants ont été les plus appréciés au regard de la dextérité et de la sensibilité tactile; le troisième ayant été perçu comme étant celui ayant la meilleure adhérence dans des conditions mouillées. Par contre, les sujets ont considéré qu’aucun modèle ne facilitait la taille des rosiers sans se faire piquer par les épines, ni n’était suffisamment imperméable pour le travail d’horticulteur.

Conclusion

Cette étude exploratoire aura permis, malgré le nombre de sujets limités, « de déterminer les principaux avantages et irritants du petit nombre de modèles de gants disponibles qui résistent aux piqûres d’aiguilles ainsi que les éléments qui devraient être améliorés selon les différents milieux de travail. De manière générale, on se rend compte que les modèles les plus souples sont ceux qui permettent la meilleure dextérité et la meilleure sensibilité tactile, et sont perçus comme étant les plus confortables. Ceux-ci offrent toutefois une résistance moins élevée aux piqûres d’aiguilles hypodermiques. Mais pour concevoir des gants qui répondent de façon optimale aux besoins des travailleurs, il serait bénéfique que les manufacturiers et les milieux de travail puissent travailler de concert afin d’améliorer les équipements de protection », a conclu l’ingénieure en génie mécanique Chantal Gauvin, auteure principale de l’étude dont les résultats furent transmis aux manufacturiers concernés.

Pour consulter sans frais le rapport : http://www.irsst.qc.ca/media/documents/PubIRSST/R-783.pdf.

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Source
Jacques Millette
Responsable des affaires publiques
IRSST