IRSST - Institut de recherche Robert-Sauvé en santé et en sécurité du travail

TMS : Composantes du succès d’un programme de réadaptation incluant une intervention en milieu de travail

  • 30 janvier 2017

Montréal, le 30 janvier 2017 – Des scientifiques financés par l’Institut de recherche Robert-Sauvé en santé et en sécurité du travail (IRSST) ont déterminé qu’elles étaient les composantes qui expliquent la réussite des programmes de réadaptation de victimes de troubles musculosquelettiques (TMS), qui incluent une intervention en milieu de travail. Pour ce faire, ils ont d’abord réalisé une revue réaliste de la littérature en analysant trois éléments de ces programmes, soit le contexte, les mécanismes qui font en sorte qu’il atteint ses objectifs, et ses effets.

« Nos travaux ont démontré qu’il y avait cinq grandes composantes actives du succès d’une intervention en milieu de travail : 1) l’évaluation globale (aspects physiques, psychologiques, cognitifs et sociaux) sur une base continue du travailleur ayant un TMS  et de sa situation de travail afin d’établir un plan consensuel de retour au travail (RT); 2) la rapidité d’intervention en milieu de travail; 3) la diversité et la mobilisation des acteurs (le travailleur, son gestionnaire, le syndicat, le médecin, l’ergonome, l’assureur, etc.) ainsi que la participation d’un acteur externe à l’entreprise qui peut concilier les intérêts et rapprocher les acteurs; 4) le partage de l’information entre les acteurs, qui s’entendent sur les facteurs pouvant influencer le RT en fonction de la progression du travailleur; 5) les accommodements organisationnels, physiques et psychosociaux, dont la réduction des attentes relatives à la productivité du travailleur lorsqu’il reprend ses activités professionnelles, la participation du gestionnaire à l’application des solutions et l’adoption d’une approche de résolution de problèmes, et ce, peu importe que les travailleurs soient manuels ou sédentaires, qu’ils aient des atteintes au cou, au dos ou aux membres supérieurs ou bien qu’ils soient en phase aigüe ou chronique d’un problème de santé, résume l’auteure principale, Marie-José Durand, directrice du Centre d’action en prévention et réadaptation de l’incapacité au travail de l’Université de Sherbrooke.

Par la suite, les chercheurs ont invité 31 utilisateurs potentiels (cliniciens, gestionnaires de l’invalidité, représentants patronaux, syndicaux et de l’assureur, etc.) à répondre à un sondage portant sur la clarté, la pertinence, l’utilité, l’exhaustivité et la faisabilité de leurs recommandations afin de prendre leurs commentaires en considération.

« À notre connaissance, c’est la première fois qu’une étude de ce type est réalisée. Son originalité tient à la démonstration que les composantes du succès d’une intervention d’une telle complexité reposent sur une action intersectorielle finement coordonnée des divers acteurs et nécessitant une forme de leadership partagé. Le retour au travail ne peut être conçu comme le produit d’une mécanique linéaire. Il doit plutôt être élaboré comme le résultat de processus dynamiques qui exigent des boucles de rétroaction et des interactions multiples » conclut l’auteure principale.

Les résultats de cette étude peuvent être consultés sans frais à http://www.irsst.qc.ca/publications-et-outils/publication/i/100905/n/troubles-musculosquelettiques-bases-programmes-readaptation. Pour en savoir davantage sur les recherches de l’IRSST, suivez-nous sur le Web, Twitter, Facebook, LinkedIn ou YouTube.

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Source

Jacques Millette, responsable des affaires publiques

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