Montréal, le 25 octobre 2016 – La structure et les caractéristiques (paramètres, architecture, etc.) des outils d’estimation des risques associés aux machines industrielles peuvent influencer de façon importante les résultats qu’ils produisent. Des chercheurs du Québec et du Health and Safety Laboratory (HSL) en Grande-Bretagne ont conduit une étude expérimentale pour évaluer l’impact des caractéristiques de six de ces outils en les appliquant à des scénarios concrets de situations dangereuses en collaboration avec des intervenants en industrie, des préventeurs, des formateurs provenant de divers secteurs industriels, qui devaient indiquer leur perception et leurs préférences.
Pour déterminer les difficultés d’application et les défauts des outils, trois critères ont été utilisés : 1) leur capacité à distinguer des scénarios à niveaux de risque différents, 2) la satisfaction de l’utilisateur quant aux résultats obtenus et 3) la répétabilité intersujets des résultats.
« En sécurité des machines, l’estimation du risque est une étape essentielle, qui permet autant aux concepteurs qu’aux utilisateurs de déterminer le niveau de risque et les situations dangereuses les plus critiques. Or, en établissant l’origine des difficultés observées lors de l’utilisation de 6 des outils d’estimation du risque parmi les plus connus, l’impact du non-respect de certaines règles de construction concernant leur architecture a pu être confirmé », avance l’ingénieur François Gauthier, professeur au Département de génie industriel de l’UQTR et coauteur de l’étude.
Les résultats montrent que, pour une même situation dangereuse, il n’y avait pas convergence des niveaux de risques obtenus, ce qui soulevait l’insatisfaction des utilisateurs sur le plan de la performance et de la justesse d’analyse des outils. Les chercheurs ont aussi démontré que l’impact des défauts de construction des paramètres des outils n’est pas uniforme. De plus, si le paramètre de « gravité » est relativement robuste face aux différents défauts, les paramètres de « probabilité du dommage » et de « probabilité de l’évènement dangereux » sont nettement plus affectés. Outre la présence des défauts dans ces paramètres, les résultats obtenus suggèrent que l’évaluation de la probabilité est un aspect problématique de l’estimation du risque et qu’une attention particulière doit y être accordée. Les résultats ont aussi confirmé qu’une architecture, qui donne plus d’influence à un paramètre, peut amplifier une divergence des résultats et diminuer la capacité à classer convenablement les scénarios.
Cette étude financée par l’Institut de recherche Robert-Sauvé en santé et en sécurité du travail (IRSST) a permis de mieux comprendre l’impact de plusieurs des défauts affectant les outils d’estimation du risque, ce qui contribuera à améliorer la robustesse et la fiabilité de ces outils. Les résultats de l’étude peuvent être consultés sans frais à http://www.irsst.qc.ca/publications-et-outils/publication/i/100899/n/securite-des-machines-parametres-outils.
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Source
Jacques Millette
Responsable des affaires publiques
IRSST