Montréal, le 12 octobre 2016 – Dans les milieux industriels bruyants, la sécurité des travailleurs peut être compromise lorsque le bruit de machines dangereuses ou en mouvement nuit à leur capacité d’entendre les alarmes et autres avertisseurs sonores. Il est cependant difficile de préciser la cause des accidents impliquant des véhicules munis de tels dispositifs qui surviennent dans ces ambiances sonores complexes. La perception et la localisation des sons dans de telles circonstances sont en effet des phénomènes encore mal connus et il est problématique de les étudier in situ. Une équipe scientifique a cherché à recréer en laboratoire des environnements sonores caractéristiques de la réalité des milieux industriels en appliquant plusieurs méthodes de reproduction spatiale du son. Leur reproduction permettrait d’évaluer la localisation et l’audibilité des alarmes de recul dans des conditions contrôlées et de mener ainsi des études paramétriques détaillées avec des humains.
Les scientifiques ont capté les sources de bruit dans deux milieux industriels représentatifs, un intérieur et l’autre extérieur, pour pouvoir mesurer le paysage sonore et la distribution spatiale du son. Ils ont ensuite reproduit ces configurations sonores en comparant différents algorithmes au moyen du système Wave Field Synthesis (WFS) du Groupe d’acoustique de l’Université de Sherbrooke (GAUS). Des simulations théoriques leur ont permis de comparer les algorithmes, de déterminer les meilleurs paramètres et de visualiser les résultats de trois cas : deux sources sonores en champ libre, une source en mouvement et un environnement diffus.
Cette étude a démontré que le système WFS peut servir à reproduire en laboratoire les environnements sonores propres aux milieux industriels pour mener des essais avec des sujets humains. D’autres métriques physiques ou psychophysiques pourraient permettre de faire l’évaluation physique de la qualité de la reproduction ou pour caractériser des environnements cibles ou reproduits.
« Nos conclusions ouvrent la voie à des recherches futures, puisque la création et la validation d’une plateforme de simulation acoustique des environnements de travail peut permettre de réaliser des études de perception et de localisation d’alarmes et autres avertisseurs sonores avec des sujets humains en différentes positions », signale l’auteur principal du rapport, Alain Berry, chercheur au Département de génie mécanique de l’Université de Sherbrooke.
La réalisation d’études fondées sur des paramètres de sources et d’environnements contrôlés pourrait mener à des recommandations pratiques pour améliorer la capacité des travailleurs à percevoir et localiser les avertisseurs sonores.
Le rapport de cette étude financée par l’Institut de recherche Robert-Sauvé en santé et en sécurité du travail (IRSST) peut être consulté sans frais à http://www.irsst.qc.ca/publications-et-outils/publication/i/100896/n/environnements-sonores-industriels-audibilite-alarmes-. Pour en savoir davantage sur les recherches de l’IRSST, suivez-nous sur Twitter, Facebook, LinkedIn ou YouTube.
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Source :
Direction des communications
et de la valorisation de la recherche
IRSST