Montréal, le 27 mai 2016 – L’Institut de recherche Robert-Sauvé en santé et en sécurité du travail (IRSST) a élaboré un tout nouvel indicateur de mesure annuelle qui permet de déterminer les industries, regroupements de travailleurs (manuels, non manuels et mixtes) et types de lésions pour lesquels la situation s’est le moins améliorée, voire détériorée dans certains cas.
Malgré une hausse du nombre de travailleurs en équivalent temps complet (ETC), ces nouveaux indicateurs révèlent qu’entre 2007 et 2012, le nombre de lésions professionnelles (accidents et maladies) avec perte de temps indemnisées (PTI) a diminué en moyenne annuellement de 4,4 %, passant de 113 000 à moins de 91 000, confirmant ainsi une tendance qui se manifeste autant au Québec qu’ailleurs au Canada. Si le nombre d’accidents est en baisse, ce n’est toutefois pas le cas des maladies professionnelles qui elles ont augmenté annuellement de 2,7 % au cours de la même période. Par ailleurs, tant le nombre que le taux de fréquence des lésions les plus graves sur le plan du nombre de jours indemnisés, d’atteintes permanentes ou de coûts, ont moins diminués que les autres lésions. Ainsi, s’il y a moins de lésions, la part des lésions les plus graves a augmenté de 2007 à 2012. De plus, on constate que le taux de fréquence des lésions les plus coûteuses pour les travailleurs de 55 ans ou plus n’a presque pas bougé alors que celui des autres groupes d’âge a diminué.
Les troubles de l’oreille et les lésions attribuables au frottement, à l’abrasion ou à la friction sont parmi les rares catégories de lésion dont le nombre a augmenté durant la période 2007-2012. Au regard de la catégorie professionnelle, les travailleurs manuels demeurent, et de loin, ceux dont le taux de fréquence des lésions est le plus élevé. Les travailleurs manuels et mixtes des administrations publiques locales, municipales et régionales; les travailleurs manuels des établissements de soins infirmiers et de soins pour bénéficiaires internes, des services ambulatoires et de l’assistance sociale; les travailleurs manuels des services d’hébergement et ceux des magasins de fournitures de tout genre sont les industries-catégories professionnelles pour lesquelles les taux de fréquence démontrent que la situation s’est le moins améliorée – et parfois même détériorée - au cours de la période 2007-2012. « Ces regroupements ne sont pas nécessairement ceux dont le taux de fréquence des lésions figurent parmi les plus élevés, mais bien ceux qui ont le moins amélioré leur bilan lésionnel par rapport à la période de référence. Ces taux sont cependant de bons indicateurs pour les préventeurs. Ils leur permettent de cibler en priorité ces groupes de travailleurs pour établir des plans spécifiques de prévention des lésions professionnelles », précise Patrice Duguay, démographe à l’IRSST et un des auteurs de l’étude.
Les résultats de cette étude de l’IRSST peuvent être consultés sans frais à http://www.irsst.qc.ca/publications-et-outils/publication/i/100862/n/evolution-indicateurs-annuels-lesions-professionnelles. Pour en savoir davantage sur les recherches de l’IRSST, suivez-nous sur Twitter, Facebook, LinkedIn ou YouTube.
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Source
Jacques Millette
Responsable des affaires publiques
IRSST