Montréal, le 09 mars 2021 – Les pesticides sont largement utilisés en milieu agricole. Les effets potentiels sur la santé des travailleurs sont d’ailleurs documentés dans la littérature scientifique et l’importance de la voie cutanée est mentionnée à maintes reprises comme voie d’exposition. Une équipe de recherche financée par l’Institut de recherche Robert-Sauvé en santé et en sécurité du travail (IRSST) a développé une méthodologie mixte, qui allie ergonomie et expologie, pour documenter l’exposition cutanée externe potentielle, les situations d’exposition et les pratiques de prévention.
Diverses situations d’exposition
En plus des contacts directs avec les pesticides, les producteurs agricoles peuvent entrer en contact avec des résidus de pesticides déposés dans l’environnement. « Cela peut se produire en touchant les emballages de pesticides entreposés, le matériel de pulvérisation ou encore les outils de mesure. Jusqu’ici, peu de chercheurs s’étaient penchés sur cette question » précise Caroline Jolly, professionnelle scientifique à l’IRSST et auteure principale de l’étude. Au fil de leurs observations et entretiens, il est apparu clair à l’équipe de recherche que des pratiques de prévention sont complémentaires au port du vêtement de protection.
Mesure de l’exposition
La mesure de l’exposition cutanée menée à l’aide d’un vêtement collecteur (Tyvek®) a caractérisé l’exposition cutanée externe potentielle aux pesticides lors des tâches de préparation-remplissage et de travaux au verger. « Ces mesures ont permis de démontrer un niveau d’exposition élevé » souligne Caroline Jolly. Elle renchérit en mentionnant que l’approche mixte, qui jumelle à la fois l’analyse de l’activité de travail et la mesure d’exposition cutanée à l’aide d’un vêtement collecteur, a permis d’identifier les contacts entre les producteurs et les sources d’exposition.
Suite à la collecte de données, l’équipe de recherche a pu construire des outils utilisés lors d’un atelier d’échange. « Grâce aux supports vidéo illustrant des situations d’exposition, les pomiculteurs participants ont pu échanger entre eux sur diverses pratiques de prévention qui pourraient leur permettre de réduire leur exposition et de diminuer la contamination de leur environnement de travail et de leur milieu de vie », précise la scientifique.
Le rapport Mise en visibilité des situations d’exposition cutanée aux pesticides et des pratiques de prévention : développement méthodologique réalisé en collaboration avec des producteurs de pommes québécois soulève l’importance de mettre en place des mesures pour protéger les producteurs. « Les situations de travail et d’exposition variables justifient le fait de prendre en compte l’activité de travail réelle des producteurs dans le développement des moyens de prévention actuellement en place au Québec », conclut Caroline Jolly.
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Source
Noémie Boucher
Conseillère en communications, IRSST
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