Montréal, le 26 octobre 2020 – L’Institut de recherche Robert-Sauvé en santé et en sécurité du travail (IRSST) vient de publier un portrait statistique de l’évolution des lésions professionnelles acceptées par la CNESST pour la période 2012 - 2017. Ce portrait vise à identifier des sous-groupes de travailleurs et des types de lésions pour lesquels la situation a le moins bien évolué au cours de la période.
Augmentation du nombre de lésions
Durant la période 2012 - 2017, le nombre de lésions acceptées a augmenté de 1,4 % par année en moyenne, passant d’un peu plus de 90 000 à 98 000. Les lésions avec perte de temps indemnisée (PTI) ont connu une hausse annuelle moyenne de 0,5 %. « Ces augmentations s’expliquent en partie par la hausse du nombre de travailleurs en équivalent temps complet (ETC), celui-ci ayant été relativement stable de 2012 à 2014 avant de connaitre une augmentation constante jusqu’en 2017, pour une hausse moyenne de 1,1 % par année », explique Marc-Antoine Busque, professionnel scientifique à l’IRSST et co-auteur du rapport.
Différences par catégorie de lésion
L’augmentation du nombre de lésions professionnelles varie également selon la catégorie de lésion. En effet, la hausse annuelle moyenne du nombre d’accidents du travail a été de 0,3 %, et de 14,5 % pour les maladies professionnelles. Il faut toutefois nuancer. « Dans les faits, on enregistre une baisse de 4 100 accidents entre 2012 et 2015 et une hausse de 6 300 de 2015 à 2017. Pour ce qui est des maladies professionnelles acceptées, qui sont en majeure partie des cas de surdité professionnelle, elles ont connu une forte croissance tout au long de la période et constituent assurément une problématique importante de lésions professionnelles », précise Marc-Antoine Busque. À l’exception des lésions avec réadaptation, les lésions les plus graves, soit celles avec atteinte permanente à l’intégrité physique ou psychique (APIPP), celles de longue durée et celles dont le coût surpasse la moyenne, ont davantage augmenté que les lésions les moins graves.
Dans le rapport Évolution des indicateurs annuels de lésions professionnelles indemnisées au Québec de 2012 à 2017, les auteurs ont identifié trois industries-catégories professionnelles à surveiller. « Les travailleurs manuels et mixtes des établissements de soins infirmiers et de soins pour bénéficiaires internes, des services de soins ambulatoires et de l’assistance sociale ainsi que les travailleurs non manuels des services d’enseignement, ont enregistré une hausse statistiquement significative pour différents indicateurs de risque de lésions graves. Nous croyons qu’une attention particulière devrait être portée à ces secteurs », conclut Marc-Antoine Busque.
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Source
Noémie Boucher
Conseillère en communications, IRSST
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