Montréal, le 20 octobre 2020 – Les lésions professionnelles entraînent des coûts élevés assumés par l’ensemble des acteurs économiques de la société. L’investissement dans la prévention des lésions professionnelles peut permettre d’en réduire l’ampleur, mais il peut être difficile d’estimer si cela vaut toujours le coût. Une étude de l’Institut de recherche Robert-Sauvé en santé et en sécurité du travail (IRSST) a permis de développer des connaissances et des outils en lien avec le calcul de la rentabilité des investissements en prévention des lésions professionnelles dans les entreprises.

Un portrait plus clair
Une recension des plus récentes études sur le sujet, publiées entre 1995 et 2017, a permis de dresser un portrait des principales approches utilisées dans la littérature scientifique pour effectuer ce type d’analyse. « L’analyse coût-bénéfice est le type d’analyse économique la plus employée dans les études recensées. Toutefois, la revue de la littérature effectuée a permis de constater qu’il y avait aussi une grande hétérogénéité dans les méthodologies appliquées par les chercheurs, ce qui pouvait expliquer, en partie, les divergences au niveau des résultats obtenus », mentionne Martin Lebeau, auteur de l’étude et économiste à l’IRSST.

L’hétérogénéité des méthodologies utilisées dans ces études n’est pas le seul facteur pouvant influencer la rentabilité des investissements en prévention. « Les caractéristiques des interventions ainsi que l’environnement dans lequel se déroulent les études s’avèrent également des éléments-clés », ajoute Martin Lebeau. Par conséquent, il n’est pas recommandé de généraliser les résultats d’une étude à un autre contexte. « Chaque analyse de rentabilité est unique et difficilement « transférable », à quelques exceptions près. »

Un document de référence
Puisque la littérature scientifique ne nous permet pas de tirer des conclusions claires quant à la rentabilité des investissements voués à la prévention des lésions professionnelles, une standardisation des pratiques serait souhaitable. Ceci permettrait, entre autres, d’uniformiser le niveau de qualité des études publiées dans la littérature et faciliterait les comparaisons. Martin Lebeau soulève toutefois un bémol : une telle standardisation a ses limites, puisque dans ce type d’étude, les chercheurs n’ont parfois que peu ou pas d’emprise sur certains facteurs pouvant influencer leurs analyses.

Le rapport Une revue des méthodes d’évaluation de la rentabilité de la prévention des lésions professionnelles peut alors devenir un document de référence, ou un guide, dans lequel on présente et décrit les différents concepts méthodologiques liés à la réalisation d’une analyse de rentabilité portant sur la prévention des lésions professionnelles. De plus, on y retrouve des recommandations quant aux choix méthodologiques inhérents à la réalisation de ce type d’étude.

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Source
Noémie Boucher
Conseillère en communications, IRSST
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