Montréal, le 7 mai 2020 – Dans le contexte de la continuité ou de la reprise des activités de travail à la suite de la pause rendue obligatoire par le gouvernement du Québec, le masque barrière de type communautaire (nommé également « couvre-visage ») pourrait potentiellement contribuer à atténuer les risques de transmission du virus SARS-CoV-2 responsable de la COVID-19. Un avis, publié par l’Institut de recherche Robert-Sauvé en santé et en sécurité du travail (IRSST), permet d’identifier les critères de performance et les conditions d’utilisation de ces masques.
Conditions d’utilisation
Un masque barrière de type communautaire est un masque fait « maison », confectionné à partir de matière textile, de façon à couvrir le nez et la bouche. Des lanières ou des courroies élastiques permettent de l'ajuster sur la tête. Son ajustement au visage dépend essentiellement du textile utilisé, de sa forme et de sa dimension. Il permet d'atténuer le risque de transmission du virus par les personnes asymptomatiques présentes dans les milieux de travail en limitant la dispersion dans l'air des sécrétions respiratoires produites en parlant et la projection de particules par la bouche ou par le nez lors de toux et d’éternuements. Il ne remplace aucunement les autres règles de distanciation physique et le lavage des mains, et ne protège pas la personne qui le porte.
Critères de sélection et de performance
L’efficacité du masque barrière de type communautaire est très variable selon sa conception. Il doit notamment bien couvrir la bouche et le nez, permettre une respiration fluide, bien adhérer aux formes du visage, et ne pas être porté trop près de la bouche pour éviter de mouiller le tissu. Le choix du matériau utilisé dans la confection est également crucial : il ne doit pas être tissé ou irritant pour la peau, il doit également résister à plusieurs cycles de lavage. Les matériaux choisis doivent posséder les caractéristiques suivantes :
- Filtrer des particules entre 20 nm et 2 µm;
- Résister à la pulvérisation (projection par la respiration, la parole, la toux et l’éternuement);
- Éviter le relargage (le risque de remise en suspension des particules accumulées dans le masque lors d’une toux ou d’un éternuement);
- Permettre de bien respirer;
- Résister à l'usure mécanique, comme les déchirements ou la perforation.
Conditions d’entretien
Un entretien scrupuleux est aussi une variable importante. Il faut changer le masque barrière de type communautaire dès qu’il commence à être humide ou est souillé et de façon régulière, par exemple chaque deux ou trois heures, selon la nature de la tâche effectuée. Cela peut impliquer d’avoir à sa disposition quatre masques ou plus pour un quart de travail. Un bon entretien inclus également de suivre adéquatement la procédure pour bien mettre et retirer le masque. Finalement, il faut bien organiser le transport et l’entreposage des masques. Pour ce faire, prévoir deux sacs étanches en plastique, avec fermeture à glissière, par exemple des sacs de congélation ou à sandwich refermable, en identifiant « masques propres » et « masques sales ».
L’avis « Utilisation du masque barrière de type communautaire (couvre-visage) dans les milieux de travail » est disponible en ligne sur la page COVID-19 et SST sur le site Web de l’IRSST. L’avis pourrait également être adapté selon l’évolution des connaissances acquises par nos experts lors des tests effectués.
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Source
Noémie Boucher
Conseillère en communications, IRSST
514 288-1551, poste 206
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