Les maladies nosocomiales constituent la quatrième cause de mortalité au Canada. Or, les souches de ces virus sont de plus en plus virulentes et résistantes aux antibiotiques. Pourtant, la littérature scientifique comporte peu de données relatives aux concentrations de virus respiratoires tels l'Influenza et les Norovirus en milieu hospitalier, de même que sur leurs voies de transmission (contacts directs avec un patient infecté, exposition à des gouttelettes, inhalation d’aérosols). Une équipe de chercheurs a donc mené une activité exploratoire pour valider des méthodologies permettant de mieux décrire l’exposition à ce type de virus et d’évaluer le risque encouru par les travailleurs. En utilisant deux techniques différentes, dont l’une (NIOSH-251) s’est révélée plus efficace que l’autre (Coriolis µ®) en détectant un plus grand nombre de particules infectieuses, les scientifiques ont procédé à toute une série d’échantillonnage de l’air dans divers sites (chambres occupées par des patients infectieux, couloirs, poste des infirmières) de huit centres d’hébergement et de soins de longue durée (CHSLD) et d’un hôpital de la région de Québec.
Les chercheurs ont réussi à détecter la présence du virus de l’Influenza dans l’air de salles d’urgence, d'une chambre de patient et du couloir adjacent. Quant au Norovirus, la présence de celui-ci a été perçue dans l’air de plusieurs chambres de patients, dans les corridors, au poste des infirmières de même que sur diverses surfaces. « Même si elle est exploratoire et comporte des limites, l’étude tend à confirmer la présence de virus dans l’air des centres de soins puisque l’Influenza a été localisé dans 25 % des échantillons et le Norovirus dans 48 % d’entre eux. Autant que nous sachions, c’est la première fois que la présence du Norovirus est détectée en milieu de soins et que sa résistance potentielle dans l’air est établie. Cependant, notre méthodologie ne nous permet pas de dire si la quantité de virus échantillonnés correspond à celle réellement présente dans l’air. Pour ce faire, il serait nécessaire de prélever davantage d'échantillons et d'effectuer un plus grand nombre de visites, car même si les travailleurs en milieu hospitalier n’ont pas tous des contacts directs avec des patients infectés, ils peuvent être néanmoins exposés à des agents infectieux transmis par l’air, par des surfaces ou du matériel contaminés par des aérosols », explique l’auteure principale, la professeure Caroline Duchaine, du Centre de recherche de l’Institut universitaire de cardiologie et de pneumologie de Québec.
Les résultats de cette étude exploratoire financée par l’Institut de recherche Robert-Sauvé en santé et en sécurité du travail (IRSST) peuvent être consultés sans frais à http://www.irsst.qc.ca/media/documents/PubIRSST/R-861.pdf.
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Source
Jacques Millette
Responsable des affaires publiques
IRSST