L’Institut de recherche Robert-Sauvé en santé et en sécurité du travail (IRSST) vient de mettre au point et il rendra disponible une méthode rapide pour analyser, par réaction de polymérisation en chaîne (PCR), la bactérie Legionella pneumophila dans les échantillons d’eau provenant de tours de refroidissement et de systèmes d’eau chaude.
Cette étude découle des recommandations de la Direction de la santé publique émises lors de l’éclosion de légionellose dans la ville de Québec, qui avait infecté 181 personnes en plus de causer la mort de 13 autres à l’été 2012. Une des recommandations consistait à élaborer une méthode de détection plus rapide que celle par culture microbienne sur des milieux gélosés, qui demeure laborieuse et exige des périodes d’incubation pouvant durer jusqu’à 10 jours.
Trois systèmes de quantification par détection moléculaire (qPCR et vPCR) de la bactérie dans des échantillons d’eau ont été développés par l’équipe de recherche en microbiologie. Les trois systèmes se sont révélés très spécifiques pour caractériser soit le genre (Legionnella spp), soit l’espèce (Legionnella pneumophila), ou encore le sérotype 1 de cette espèce.
Cette nouvelle approche de détection par PCR demeure très encourageante pour l’analyse de Legionella dans les échantillons d’eau, car elle a détecté 100 % des échantillons positifs dépistés par la méthode traditionnelle par culture, mais en beaucoup moins de temps.
« Ces systèmes de détection pourront être appliqués pour faire une analyse rapide et spécifique directement à partir des échantillons d’eau en plus de pouvoir confirmer les souches obtenues par la méthode par culture. Bien que cette nouvelle approche de détection et de quantification par PCR ne puisse remplacer, pour l’instant, la méthode par culture qui est la seule reconnue par le nouveau règlement de la Régie du bâtiment, elle est néanmoins en mesure, dans certaines situations critiques, de fournir des résultats beaucoup plus rapidement en plus de pouvoir produire des résultats pour certains échantillons ne pouvant être analysés par la méthode traditionnelle », explique la chercheuse Geneviève Marchand, microbiologiste à l’IRSST.
Les résultats de cette étude peuvent être consultés sans frais à http://www.irsst.qc.ca/publications-et-outils/publication/i/100839/n/bacteries-legionella-eau-tours-refroidissement-consommation.
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Source
Jacques Millette
Responsable des affaires publiques
IRSST