IRSST - Institut de recherche Robert-Sauvé en santé et en sécurité du travail

L'impact de l’approche relationnelle de soins axée sur la personne

  • 25 mars 2015

Montréal, le 25 mars 2015 Une étude, dont les résultats viennent d’être dévoilés, analyse l'impact de l’approche relationnelle de soins (ARS) implantée depuis une dizaine d’années par l’Association paritaire pour la santé et la sécurité du travail du secteur affaires sociales (ASSTSAS) dans les centres d’hébergement et de soins longue durée (CHSLD). L’ARS, qui vise autant la qualité des soins que la santé au travail par le biais d’une formation de formateurs, a fait l’objet d’une recherche exploratoire au cours de laquelle entre autres 392 soignants ont été sondés après avoir reçu la formation. De plus, les chargés du projet ARS dans 17 établissements ont répondu à un questionnaire alors que 32 employés et cadres prenaient part à des groupes de discussion focalisée. Dans une deuxième phase, les scientifiques analysaient l’implantation en temps réel de l'ARS dans un établissement. La troisième phase consistait notamment à réaliser une analyse ergonomique du travail sous forme d’observations et d’entretiens (115 h) afin de vérifier dans quelle mesure l'approche enseignée était mise en œuvre. Enfin, des observateurs indépendants et non impliqués dans le milieu ont pu documenter les soins d’hygiène et d’alimentation et explorer les liens entre l’ARS et le comportement des résidents.

« C’est la première fois qu’une étude est réalisée sur l’approche relationnelle de soins et nous avons constaté que l’implantation de l'ARS est un processus de changement de culture dont la réussite est tributaire de plusieurs conditions gagnantes qui vont au-delà de la formation aux soignants, même si celle-ci est très appréciée. En général, nos résultats indiquent que la perception de l’impact de cette approche de soins axée sur la personne est positive, tant sur la santé des soignants que sur la qualité des soins aux résidents alors qu’on assiste pourtant à un alourdissement des clientèles des CHSLD », précise une des auteures, Marie Bellemare, Ph. D., professeure au Département des relations industrielles de l’Université Laval.

Pour leur part, les soignants ayant été formés adhèrent généralement à l’ARS, la jugent utile dans leur travail et manifestent l’intention de l’intégrer dans leur pratique, malgré plusieurs obstacles, dont le manque de temps et un taux de roulement du personnel important. D’ailleurs, cette approche de conception humaniste était toujours opérationnelle dans 14 des 17 centres qui participaient à l’étude.

Afin d’en assurer la pérennité, les chercheurs formulent toute une série de recommandations liées au contexte organisationnel, à la démarche d’implantation, au soutien des formateurs, à l’organisation des soins au quotidien, au rôle de l’ASSTSAS et à la formation qu’elle donne. Selon son adjointe à la direction générale, Marie Josée Robitaille, l’ASSTSAS compte sur cette approche pour contrôler les risques d’agression et d’efforts excessifs, et augmenter le confort psychologique au travail lors des soins auprès des clients déments. « Nous voulons les tâches plus sécuritaires et satisfaisantes pour le travailleur tout en augmentant la qualité du service aux bénéficiaires », explique-t-elle­

Les résultats de cette étude financée par l’Institut de recherche Robert-Sauvé en santé et en sécurité du travail (IRSST) et les Instituts de recherche en santé du Canada (IRSC) peuvent être consultés sans frais à www.irsst.qc.ca. Pour en apprendre davantage sur l’IRSST, suivez-nous sur Facebook, Twitter et YouTube.

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Source
Jacques Millette
Responsable des affaires publiques
IRSST