Des chercheurs ont mesuré en temps réel et caractérisé les concentrations de bioaérosols en suspension dans l’air avant, pendant et après des examens de bronchoscopie en milieu hospitalier. Ils ont aussi proposé des mesures préventives associées à la ventilation pour réduire l’exposition à ces bioaérosols, qui proviennent de la bouche et du nez des patients, ainsi que du nettoyage des bronchoscopes, et qui peuvent contenir des microorganismes pathogènes (bactéries, mycobactéries, virus, moisissures), persister dans l’air et potentiellement causer des infections chez le personnel médical.
À l’aide d’un granulomètre aérodynamique à fluorescence UV, les scientifiques ont effectué des prélèvements à une distance de 1,5 mètre de la bouche des patients lors de 15 examens effectués dans deux salles de bronchoscopie et une salle de retraitement dans laquelle les bronchoscopes sont nettoyés avant leur stérilisation. Les concentrations de référence (bruit de fond) ont été mesurées avant les examens et comparées avec celles évaluées pendant et après ceux-ci.
« L’étude des prélèvements a démontré que, lors des examens de bronchoscopie, les concentrations de bioaérosols sont significativement plus élevées que le bruit de fond mesuré le matin, ce qui n’est pas le cas dans la salle de retraitement. Les concentrations sont particulièrement plus élevées lors des tâches consistant à insérer le bronchoscope dans les voies respiratoires du patient et pendant l’examen. Et le médecin est plus exposé que les infirmières en raison de sa position auprès du patient », précise l’hygiéniste du travail, Jacques Lavoie, chercheur à l’Institut de recherche Robert-Sauvé en santé et en sécurité du travail (IRSST).
En matière de prévention, les chercheurs suggèrent au personnel de porter un appareil de protection respiratoire de type N95 s’il soupçonne être en présence de microorganismes infectieux et d’accorder une importance particulière au nettoyage des surfaces. Ils proposent aussi le respect d’un délai de 15 minutes avant d’admettre un nouveau patient ou de laisser entrer le personnel infirmier dans la salle de bronchoscopie, car, après cette période, les niveaux de concentration reviennent à ce qu’ils étaient lors de la mesure du bruit de fond. De plus, étant donné que les bioaérosols se déplacent en suivant les courants d’air et que l’augmentation du nombre de changements d’air à l’heure ne réduit pas plus rapidement leur concentration, les chercheurs suggèrent de positionner les grilles de soufflage et d’extraction de l’air en fonction de la source d’émission des bioaérosols lors de la conception de la ventilation des salles.
Les résultats de cette étude peuvent être consultés sans frais à www.irsst.qc.ca. Pour en savoir davantage sur les recherches de l’IRSST, suivez-nous sur le Web, Twitter, Facebook, LinkedIn ou YouTube.
-30-
Source
Jacques Millette
Responsable des affaires publiques
IRSST