Montréal, le 21 avril 2015 – L’utilitaire Saturisk, outil informatique en ligne permettant d’estimer le temps que les cartouches des appareils de protection respiratoire (APR) demeurent capables de filtrer efficacement les vapeurs organiques, vient d’être mis à jour par l’Institut de recherche Robert-Sauvé en santé et en sécurité du travail (IRSST) pour, entre autres, améliorer sa fiabilité. De plus, il compte désormais 11 cartouches provenant de 7 manufacturiers autorisés à vendre leurs produits au Québec plutôt que 6, tandis que le nombre de solvants que contient sa base de données passe de 130 à 167.
Sous-évaluation
À l’aide d’un modèle prédictif de calcul et en utilisant trois approches expérimentales différentes, des chercheurs se sont assurés que les valeurs prédites des temps de service des cartouches concordent avec les valeurs expérimentales. « L’utilisation des APR constitue souvent le moyen ultime pour un travailleur de se protéger contre les vapeurs toxiques, mais encore faut-il qu’il soit en mesure de s’assurer que les cartouches de protection de l’appareil retiennent ces polluants pendant une période de temps suffisante. En comparant les résultats expérimentaux et les résultats calculés par le modèle nous avons démontré que, de manière générale, les temps de service ou temps de claquage sont sous-estimés de manière quasi systématique. Pour nous, cette sous-estimation représente un facteur de sécurité additionnel pour les préventeurs qui utilisent cet outil afin d’établir la séquence de remplacement des cartouches dans le cadre d’un programme de protection respiratoire », précise le chimiste Ludovic Tuduri, chercheur à l’IRSST.
Minicartouche
En parallèle, les chercheurs ont conçu un système expérimental pour être utilisé en laboratoire et basé sur la miniaturisation des cartouches pour vérifier les temps de service prédits par le modèle; système qui s’avère prometteur. Ils ont exposé simultanément des cartouches réelles et des minicartouches aux vapeurs organiques, étape essentielle avant de pouvoir utiliser ces dernières. Les courbes de claquage étaient différentes et les capacités d’adsorption légèrement supérieures pour les minicartouches. « Une maîtrise plus précise de la géométrie et des dimensions des cartouches réelles, de leur remplissage, ainsi qu’une meilleure connaissance des flux d’air à l’intérieur de ces cartouches permettraient certainement d’assurer une transposition plus fine. Pour l’heure, le bilan est positif, mais l’utilisation en laboratoire des minicartouches pour remplacer les cartouches réelles est prématurée », conclut le chercheur.
L’utilitaire Saturisk et les résultats de la recherche peuvent être consultés sans frais. Pour en savoir davantage sur les recherches de l’IRSST, suivez-nous sur Twitter, Facebook, LinkedIn ou YouTube.
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Source :
Jacques Millette
Responsable des affaires publiques
IRSST