IRSST - Institut de recherche Robert-Sauvé en santé et en sécurité du travail

Portrait des nanotechnologies au Québec

  • 15 avril 2015

Montréal, le  15 avril 2015 – Une cartographie des nanotechnologies au Québec vient d’être publiée par l’Institut de recherche Robert-Sauvé en santé et en sécurité du travail (IRSST). Elle brosse un portrait des laboratoires de recherche, des industries et des travailleurs associés aux nanotechnologies (NT) au Québec, détermine le type de nanoparticules (NP) utilisées, les moyens de prévention mis en place et les besoins en matière de recherche. Pour dresser ce portrait, les chercheurs ont invité les représentants des industries et des laboratoires de recherche du secteur universitaire et public québécois à remplir un questionnaire en ligne.

Même si l’estimation du nombre d’entreprises québécoises œuvrant en nanotechnologie ou utilisant des nanoparticules est hasardeuse en raison des limites de l’étude, les chercheurs l’évaluent approximativement à 175 et avancent que « quelques milliers » de travailleurs et d’étudiants sont potentiellement exposés aux nanoparticules et que ce nombre est incontestablement en forte croissance. Les industries utilisent surtout le noir de carbone, les nanoargiles, les nanotubes de carbone multiparoi, le dioxyde de silicium, le graphène et la cellulose nanocristalline comme matières premières. La majorité de ces établissements sont de petites et moyennes entreprises (PME) et elles distribuent leurs produits dans les domaines de la santé, de la bionanotechnologie, des produits chimiques, des équipements, du transport terrestre, maritime et aérien, de l’électronique, de la construction, de la consommation, sans compter les secteurs militaire, énergétique, minier et de la sécurité. « Les données de l’étude ne permettent pas d’estimer le tonnage total de NP utilisé au Québec, les données fournies par les répondants étaient parfois fragmentaires ou incomplètes ce qui rendait une lecture complète de la situation québécoise impossible. De plus, les réponses obtenues variaient beaucoup selon l’établissement. Ainsi, dans le monde de la recherche, les quantités annuelles de nanoparticules utilisées sous forme de poudre par les chercheurs universitaires sont normalement inférieures au kilogramme, alors qu’elles peuvent excéder les dix tonnes métriques dans le secteur industriel », précise Charles-Anica Endo, l’un des auteurs de l’étude.

Si les répondants se disent relativement à l'aise avec les moyens de prévention mis en place, il ressort distinctement de l'étude que la demande d’information et le développement de nouvelles connaissances scientifiques sont souhaités entre autres en matière de réactivité biologique des NP, de nanosécurité dans les lieux de travail, de développements de bonnes pratiques de travail, de données relatives à l’efficacité des équipements de protection, des normes et règlements, etc.

La cartographie peut être consultée sans frais à http://www.irsst.qc.ca/-publication-irsst-nanotechnologie-industriels-universitaire-r-854.html.