IRSST - Institut de recherche Robert-Sauvé en santé et en sécurité du travail

Pour une meilleure sécurité sur les bateaux de pêche semi-hauturière

  • 13 février 2014

Réalisée dans des conditions difficiles et sur une plateforme en mouvement, glissante et exposée aux intempéries, la pêche en mer figure parmi les métiers les plus dangereux. Des chercheurs ont voulu tester la performance des deux systèmes les plus populaires au Québec pour amortir le roulis, ces mouvements transversaux des navires causés par la houle ou les vagues et qui entraînent des risques importants en matière de sécurité pour les pêcheurs semi-hauturiers. Ils ont comparé le système des ailerons à charnières, dispositif que l’on retrouve sur 11 % des 292 navires jaugeant plus de 15 tonneaux, mais dont la popularité est en forte croissance, à celui des paravanes qui équipe la moitié des unités de pêche inventoriées.

Pour évaluer leur performance, les scientifiques ont réalisé une soixantaine d’essais en mer dans la Baie-des-Chaleurs à bord de deux crabiers jumeaux, l’un étant équipé d’ailerons à charnières, l’autre de paravanes. À l’aide d’outils de mesure spécialisés, ils ont considéré trois aspects qui soulèvent des préoccupations auprès des pêcheurs et des organismes de réglementation, soit la stabilité du navire, la sécurité et le confort de l’équipage ainsi que les coûts de carburant.

« Les conditions en mer pendant l’expérimentation étaient moins extrêmes que celles parfois vécues par les pêcheurs et les bateaux  ne transportaient pas de cargaison lors des tests. Les données recueillies ne nous ont ainsi pas permis de prouver que le système d’amortissement du roulis à ailerons à charnières soit supérieur ou inférieur au dispositif à paravanes. Toutefois, comme nous n’avons noté aucun indicateur négatif en ce qui a trait à la nouvelle technologie à ailerons à charnières, on peut donc prévoir son expansion dans la flotte de pêche, d’autant plus que nous avons observé que ce dispositif est nettement plus facile à opérer que les paravanes et, qu’en regard de la sécurité, les incidents-accidents rapportés par les pêcheurs à propos de bateaux équipés de paravanes sont nettement supérieurs, en nombre et en gravité, à ceux équipés d’ailerons à charnières », précise Francis Coulombe du Centre d’innovation de l’aquaculture et des pêches du Québec (MERINOV), auteur principal de l’étude.

Comme complément à leur recherche, les scientifiques ont procédé à une enquête auprès de 60 % des 30 capitaines-propriétaires dont les bateaux de pêche étaient équipés du dispositif à ailerons à charnières. Les résultats ont montré un taux de satisfaction très élevé sur tous les plans, soit la facilité de manutention, le confort et la sécurité de l’équipage ainsi que la performance générale en mer.

Les résultats complets de cette étude publiée par l’Institut de recherche Robert-Sauvé en santé et en sécurité du travail (IRSST) peuvent être consultés gratuitement à http://www.irsst.qc.ca/media/documents/PubIRSST/R-811.pdf.

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Source
Jacques Millette
Responsable des affaires publiques
IRSST