IRSST - Institut de recherche Robert-Sauvé en santé et en sécurité du travail

Industrie photovoltaïque : Des emplois « verts » marqués par des risques potentiels

  • 07 mai 2014

En 2012, 163 entreprises québécoises ont été répertoriées comme œuvrant dans l’énergie solaire et plus spécifiquement dans l’industrie photovoltaïque (PV), qui produit une énergie à faible empreinte écologique et souscrit au développement durable. Ces entreprises, très majoritairement axées sur l’installation et la distribution de systèmes PV (panneaux solaires et ses composantes) procuraient des emplois « verts » à près de 1 300 travailleurs, estime-t-on. S’inscrivant dans un objectif de prévention, une étude réalisée par une équipe de recherche brosse un portrait de cette industrie en émergence au Québec, identifie les substances chimiques qu’elle utilise et leurs risques pour la santé des travailleurs, et détermine quels sont les procédés de fabrication et d’exploitation problématiques en matière de sécurité.

Cette étude, une première au Québec, ne signale aucun accident de travail, mais elle met tout de même en évidence que de nombreux travailleurs sont exposés à diverses substances chimiques potentiellement toxiques, corrosives et explosives, notamment le cadmium, l’arsenic, le silane et l’indium. D’autres travailleurs peuvent encourir des risques de chute de hauteur et d’électrocution. « Même si les emplois de l’industrie photovoltaïque sont classés « verts » selon la définition du Programme des Nations Unies pour l'environnement, les travailleurs du secteur doivent éviter de croire que l’emploi vert est exempt de tous risques potentiels sur leur santé et leur sécurité en raison notamment de leur exposition à de nombreuses substances toxiques utilisées, générées ou manipulées, et qui peuvent être inhalées sous forme de poussières, de fumées ou de vapeurs, sans compter l’arrivée de la technologie photovoltaïque nanoparticulaire qui ajoute une nouvelle problématique en matière de santé et de sécurité au travail. », explique Joseph Zayed, responsable du champ de recherche Prévention des risques chimiques et biologiques de l’Institut de recherche Robert-Sauvé en santé et en sécurité du travail (IRSST).

Dans l’optique d’une industrie en croissance, l’étude, qui peut être consultée sans frais à http://www.irsst.qc.ca/media/documents/PubIRSST/R-817.pdf, constitue un apport important à l'avancement des connaissances tant scientifiques qu’organisationnelles relatives à l’impact de la production et de l’implantation de l’énergie photovoltaïque sur la santé et la sécurité du travail. Elle permet de mieux connaître ce secteur et de dégager des enjeux et des pistes de recherche pour mieux prévenir les lésions professionnelles.

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Source
Jacques Millette
Responsable des affaires publiques
IRSST