Une étude vient d’être publiée sur la sécurité des travailleurs opérant ou effectuant la maintenance de presses à injection de plastique qui interagissent avec des équipements périphériques tels les robots, les convoyeurs, les granulateurs, etc. En analysant des rapports d’accidents, en consultant les normes et en réalisant une série d’observations sur le terrain, les chercheurs ont déterminé les risques présents et analysé les moyens pour les éliminer ou les réduire. L’ensemble des informations colligées permet de dégager une vision plus concrète de la réalité vécue par les travailleurs du secteur de la plasturgie qui sont exposés à des situations dangereuses pouvant même être fatales.
L’analyse des accidents a mis en évidence plusieurs lacunes qui concernent, entre autres, l’application rigoureuse des procédures, le contournement des dispositifs de protection, la connaissance des procédures et la prise en compte des besoins des travailleurs lors de la conception et l’application des moyens de réduction des risques. « Par exemple, dans de nombreux cas, les protecteurs et les dispositifs de protection étaient absents, endommagés, non fonctionnels ou incompatibles avec la situation de travail », précise l’ingénieur Yuvin Chinniah, auteur principal de cette étude.
Les chercheurs ont visité six usines de taille moyenne ou grosse, qui disposaient toutes d’un préventeur ou d’un comité de santé et sécurité. Ils ont constaté de multiples facteurs de risque sur le plan technique ou organisationnel, mais leurs observations ont permis de déterminer 43 moyens de réduction du risque, dont seulement cinq étaient utilisés dans chacune des six entreprises soit l’action manuelle volontaire permettant la remise en marche de l’ensemble ou d’une partie du système ; les surfaces antidérapantes ; les chaussures de sécurité ; la vérification des accessoires de levage ; et l’organisation des objets lourds à proximité de la zone du moule. Les observations ont toutefois montré que, dans la majorité des entreprises, « toutes les situations dangereuses identifiées étaient couvertes par au moins un moyen de réduction du risque. »
Par ailleurs, en définissant les pratiques d’intervention des travailleurs pour assurer leur sécurité dans la zone du moule de la presse à injection, les chercheurs ont déterminé trois mesures de réduction du risque caractéristiques : 1) l’utilisation d’une procédure « condamnation-cadenassage partielle » pour éviter un démarrage par un tiers ; 2) le recours aux fonctions de sécurité, tels les protecteurs mobiles verrouillés ou interverrouillés, les planchers sensibles pour détecter une présence et la commande arrêt d’urgence; 3) l’inspection.
Les résultats de cette étude publiée par l’Institut de recherche Robert-Sauvé en santé et en sécurité du travail (IRSST) peuvent être consultés sans frais à http://www.irsst.qc.ca/media/documents/PubIRSST/R-822.pdf.
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Source
Jacques Millette
Responsable des affaires publiques
IRSST