Abondamment utilisés en agriculture dans plusieurs variétés de culture, les pesticides de la classe des pyréthrinoïdes peuvent affecter la santé (effets neurotoxiques, changements immunitaires et endocriniens) des travailleurs qui en font l’épandage ou qui œuvrent dans des zones traitées. Devant les difficultés à déterminer les doses réellement absorbées par la combinaison des voies respiratoires et cutanées dans des conditions variées, des chercheurs ont voulu perfectionner et valider une approche toxicocinétique pour mieux évaluer l’exposition des travailleurs. Pour ce faire, ils ont exposé trois hommes et trois femmes volontaires, sous surveillance médicale, à de faibles doses de deux des pyréthrinoïdes les plus utilisés (perméthrine, cyperméthrine) pour obtenir leurs profils urinaires et sanguins. Le modèle toxicocinétique pour les deux substances a été raffiné pour reconstituer les doses absorbées à partir de biomarqueurs dans des matrices biologiques et a servi pour une étude terrain de surveillance biologique auprès de 38 travailleurs recrutés dans des entreprises agricoles de la Montérégie. De 10 à 20 échantillons d’urine ont pu ainsi être collectés pour chacun des 26 travailleurs exposés à la cyperméthrine en milieu maraicher et des 12 travailleurs exposés à la perméthrine lors de la culture du maïs sucré, qui ont également répondu à un questionnaire. Les données obtenues en laboratoire ont ensuite été comparées à celles colligées sur le terrain.
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