Montréal, le 31 octobre 2019 – De nombreuses personnes ayant subi une blessure au travail présentent des symptômes de douleur et de dépression, pouvant avoir un effet négatif sur leur rétablissement. Les symptômes de dépression peuvent nuire à la capacité d’accomplir de nombreuses activités importantes de la vie quotidienne, incluant des activités professionnelles. Des études ont démontré que les travailleurs blessés qui présentent des symptômes de dépression demeurent absents de leur emploi deux fois plus longtemps que ceux qui sont blessés, mais non dépressifs. Les interventions utilisées pour traiter la douleur et l’incapacité fonctionnelle chez les travailleurs blessés s’avèrent nettement moins efficaces lorsque ces derniers présentent aussi des symptômes de dépression.
Dans cette étude financée par l’Institut de recherche Robert-Sauvé en santé et en sécurité du travail (IRSST) et menée par une équipe de chercheurs de l’Université McGill, on visait à évaluer la faisabilité et l’impact d’une forme d’intervention expressément conçue pour répondre aux besoins des travailleurs blessés qui présentent des symptômes de douleur et de dépression. Ce type d’intervention a été appelé « Programme de gestion de l'activité progressive » (PGAP). « Ce programme réunit un large éventail de techniques conçues pour accroître la pratique d’activités physiques, améliorer l’humeur et aider le travailleur blessé à retourner en emploi, mentionne Michael J. L. Sullivan, chercheur et professeur au Département de psychologie de l’Université McGill. Dans le cadre d’une telle intervention, le travailleur blessé rencontre un professionnel de la réadaptation dûment formé, à raison d’une heure par semaine, pendant un maximum de 10 semaines.
À la suite d’une vaste campagne de recrutement diffusée dans les journaux, à la radio et dans les cliniques de réadaptation du Grand Montréal, 57 travailleurs blessés (43 hommes et 14 femmes) ont participé à l’étude et, pour la plupart, jusqu’à la fin. L’âge moyen était de 41 ans. La participation au PGAP a suscité de nombreux changements positifs. À la fin de l’intervention, les participants étaient plus optimistes quant à leur situation et à leur état de santé, et ils craignaient moins de s’engager dans des activités physiques. Ils ont, en outre, déclaré que leur douleur avait diminué, que leur humeur et leur qualité de vie s’étaient améliorées. Lorsqu’ils ont été contactés six mois après la fin du traitement, 58 % des participants ont fait savoir qu’ils étaient de retour au travail. Toutefois, vu l’absence d’un groupe témoin, il est impossible de se prononcer formellement sur la mesure dans laquelle les résultats en matière de retour au travail ont été influencés par l’intervention.
Des résultats prometteurs
Les résultats de cette étude suggèrent que le PGAP peut contribuer à l’amélioration de l’état clinique et au retour en emploi des travailleurs blessés qui présentent des symptômes de douleur et de dépression. La majorité des participants ont déclaré qu’ils étaient satisfaits des traitements reçus et que leur qualité de vie s’était améliorée. Les résultats de l’étude permettent d’envisager l’évaluation de l’efficacité du PGAP dans le cadre d’essais cliniques contrôlés.
Pour lire le rapport complet, consultez le https://www.irsst.qc.ca/publications-et-outils/publication/i/101049
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Source
Noémie Boucher
Conseillère en communications, IRSST
514-288-1551, poste 206
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