IRSST - Institut de recherche Robert-Sauvé en santé et en sécurité du travail

Retour et maintien en emploi après une arthroplastie totale du genou

  •   31 octobre 2019

Montréal, le 31 octobre 2019 –  Le nombre total d’arthroplasties du genou réalisées entre 2008 et 2009 a augmenté de 139 % par rapport à la décennie précédente. Cet accroissement étant relativement récent, il existe peu de données dans la littérature permettant de situer la trajectoire de réadaptation des travailleurs et encore moins de déterminer les facteurs facilitants ou faisant obstacle au retour au travail (RT) ou au maintien durable en emploi. Or, une étude financée par l’Institut de recherche Robert-Sauvé en santé et en sécurité du travail (IRSST) permet d’améliorer la compréhension de ce phénomène.

Lors de cette recherche, les chercheurs provenaient de diverses disciplines, dont l’orthopédie, l’ergonomie, la physiothérapie et la psychologie de la santé. Ils ont étudié les trajectoires de réadaptation de travailleurs ayant un emploi physique et visant un retour au travail à la suite d’une arthroplastie totale du genou. Ils ont étudié trois types de situations en fonction de leur niveau de difficulté à retourner ou à se maintenir au travail : peu ou pas de difficultés; difficultés; trop grandes difficultés empêchant le retour ou le maintien au travail. Pour obtenir une compréhension la plus près du vécu réel de ces travailleurs, diverses sources d’informations ont été consultées, dont le travailleur lui-même, son ou ses intervenants en réadaptation, ainsi que son employeur et son syndicat, le cas échéant.

Les résultats font ressortir une pratique de la réadaptation en première ligne, visant l’amélioration de l’amplitude articulaire. Cependant, la pratique de réadaptation au travail typiquement associée aux troubles musculosquelettiques a été rarement observée. Pour les travailleurs, globalement une expérience plus négative a été observée pour ceux ayant de la difficulté ou trop de difficultés pour retourner, comparativement à ceux ayant peu ou pas de difficultés. Cette expérience porte sur les attentes de résultats de la chirurgie, sur l’accès ou la continuité des soins, sur la capacité à gérer les symptômes résiduels ou sur les craintes des travailleurs. Ce sont cependant les facteurs liés à l’environnement de travail qui distinguent particulièrement chacun des trois niveaux de difficulté. Il y a effectivement une gradation des difficultés et une réduction des moyens ou stratégies pouvant être mise de l’avant par les travailleurs. « Par exemple, pour les cas de RT sans difficulté, les exigences physiques étaient plus faibles et les moyens plus élevés pour répondre aux exigences comparativement à celles observées au sein des cas ayant éprouvé des difficultés à retourner au travail ou de ceux qui n’étaient pas de RT à cause de trop grandes difficultés », ajoute Marie-France Coutu, qui est professeure titulaire à l’École de réadaptation et aussi directrice du Microprogramme de 2e cycle en gestion d’invalidité de l’Université de Sherbrooke. L’étude a permis de faire ressortir que parfois, il y aura un nombre peu élevé de facteurs, mais ceux-ci auront une importante influence sur le travail, alors que d’autres fois, il y aura une accumulation de facteurs ayant une influence plus modérée.

Les résultats permettent de recommander que les personnes qui auront ou ont eu une arthroplastie du genou puissent avoir accès à une ressource pour obtenir de l’information sur la prothèse ou le RT, afin de réduire leurs craintes et les répercussions négatives qu’elles occasionnent. De plus, il serait important de sensibiliser les orthopédistes à identifier la présence d’exigences requises par l’emploi, afin de discuter avec le travailleur des attentes réalistes pour le RT ou le référer en réadaptation au travail, au besoin.

Consultez le rapport complet à https://www.irsst.qc.ca/publications-et-outils/publication/i/101050

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Source
Noémie Boucher
Conseillère en communications, IRSST
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