Montréal, le 18 janvier 2018 – Une équipe de chercheurs a mesuré auprès de travailleurs affectés ou non par des maux de dos les effets psychologiques et biomécaniques immédiats du port de deux catégories de ceintures lombaires (CL) dans le cadre du travail. Divers paramètres ont été évalués lors de deux séances en laboratoire auxquelles participaient deux groupes de sujets répartis également selon le sexe, soit 20 sujets sains et 40 sujets lombalgiques. Les sujets se sont prêtés à trois expériences, dont une consistait à la levée/dépôt de caisses, alors qu’ils ne portaient pas de ceinture lombaire, qu’ils en portaient une extensible (CL-E) et une non extensible (CL-NE). Les sujets devaient aussi répondre à des questions sur l’intensité de la douleur, la peur liée à la douleur, leurs attitudes à l’égard du port d’une CL, leur sentiment d’efficacité ainsi que la stigmatisation anticipée de la part de leur entourage.
Résultats
Malgré l’étude de plusieurs effets, les tests n’ont pas permis de déterminer laquelle des ceintures générait le plus d’effets positifs sur le plan biomécanique. La CL-E et la CL-NE semblaient offrir les mêmes avantages au regard de leurs effets immédiats. Leur port se traduisait par une diminution de la douleur en position debout et une diminution de la peur et de la dramatisation de la douleur lors de différentes tâches jugées menaçantes pour la région lombaire. Quant aux effets sur le plan fonctionnel, ils étaient aussi positifs puisqu’ils augmentaient la rigidité lombaire, ce qui en retour réduisait la flexion lombaire sans affecter, par exemple, la flexion de la cage thoracique, du bassin et des genoux.
« L’étude exploratoire des variables associées au sentiment d’efficacité fonctionnelle et à la stigmatisation mesurés chez les sujets lombalgiques a produit des résultats encourageants, peu importe l’âge et le sexe des participants. Ces résultats laissent même croire en une association entre les attitudes favorables au port d’une CL et la diminution des peurs et de la dramatisation de la douleur lors des tâches jugées menaçantes pour le dos. Les variables psychologiques liées à la douleur soutiennent l’hypothèse que ce port aurait pour effet de rassurer les patients souffrant d’une lombalgie, ce qui en retour pourrait favoriser le maintien au travail en périodes de récidives ou accélérer le retour au travail des travailleurs en période d’absence. Les variables biomécaniques, de leur côté, indiquent que les effets mécaniques ont le potentiel de rendre cette pratique sécuritaire », explique l’auteur principal, Christian Larivière, biomécanicien à l’Institut de recherche Robert-Sauvé en santé et en sécurité du travail (IRSST).
Les résultats de cette étude financée par l’IRSST peuvent être consultés sans frais à http://www.irsst.qc.ca/publications-et-outils/publication/i/100962/n/effets-psychologiques-biomecaniques-ceintures-lombaires-travailleurs-maux-dos.
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Source
Jacques Millette
Responsable des affaires publiques
IRSST