Montréal, le 24 novembre 2017 – Une étude – la première du genre - dont l’objet est de mieux comprendre et d’établir comment les cellules humaines de type éosinophile (ÉO) réagissent lorsqu’elles sont mises en présence de nanoparticules (NP) vient d’être publiée par l’Institut de recherche Robert-Sauvé en santé et en sécurité du travail (IRSST). Pour y parvenir, les chercheurs ont dressé, en utilisant une approche expérimentale, la liste de 17 NP ayant le potentiel de produire des effets sur la biologie des ÉO. Ceux-ci avaient été isolés à partir de sang frais provenant de personnes saines faisant partie d’une banque de donneurs. Les ÉO ont par la suite été traités in vitro avec des concentrations croissantes de différentes NP et pendant des périodes variant de quelques minutes à 24 heures afin d’évaluer les capacités modulatoires de fonctions toutes liées au processus inflammatoire, soit la capacité des NP à affecter la production de dérivés réactifs de l’oxygène (ROS), le chimiotactisme, l’adhésion, l’apoptose et la production de certaines cytokines.
Les chercheurs ont déterminé la capacité de certaines NP à pénétrer à l’intérieur des ÉO en ayant recours à la cytométrie en flux et à la microscopie électronique à transmission. Les résultats obtenus démontrent qu’il est difficile de classifier strictement les NP selon leur potentiel à modifier l’une ou l’autre des fonctions étudiées. « Les effets des NP sur les cellules immunitaires humaines de type ÉO sont extrêmement variés et peuvent être différents selon leur diamètre. Nous avons pu établir que les NP n’agissent pas toutes de la même façon. Par exemple, les NP de dioxyde de cérium (CeO2) induisent une forte production de ROS alors que d’autres l’augmentent peu ou pas. Les NP d’alumine (Al2O3) augmentent de beaucoup la capacité des ÉO à effectuer le chimiotactisme alors que celles de dioxyde de titane (TiO2) n’ont pas ou très peu d’effets. Par contre, les NP de TiO2 sont celles qui possèdent la plus grande capacité à induire l’adhésion des ÉO à un substrat cellulaire des ÉO sur un tapis de cellules endothéliales », précise l’auteur principal, l’immunologue Denis Girard, directeur du laboratoire de recherche en inflammation et physiologie des granulocytes de l’Institut Armand-Frappier.
Les scientifiques envisagent maintenant d’utiliser des cellules de travailleurs potentiellement exposés aux NP, incluant des chercheurs, des étudiants et du personnel technique, pour étudier les fonctions des ÉO pouvant induire des réponses fonctionnelles disproportionnées ou, à l’inverse, très faibles. Les résultats probants de cette étude sur la toxicité des NP, combinés à ceux d’autres équipes, aideront les préventeurs à mieux gérer certains risques liés à une exposition des travailleurs aux nanoparticules. L’étude peut être consultée sans frais à http://www.irsst.qc.ca/publications-et-outils/publication/i/100955/n/activation-eosinophiles-humains-nanoparticules. Pour en savoir davantage sur les recherches de l’IRSST, suivez-nous sur le Web, Twitter, Facebook, LinkedIn ou YouTube.
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Source
Jacques Millette
Responsable des affaires publiques
IRSST