IRSST - Institut de recherche Robert-Sauvé en santé et en sécurité du travail

Les pratiques exemplaires de retour au travail des victimes d’une lésion professionnelle

  • 31 octobre 2017

Montréal, 31 octobre 2017 – Une étude scientifique, qui vient d’être publiée, mesure les écarts entre les pratiques exemplaires de retour au travail (RAT) d’un travailleur victime de troubles musculosquelettiques (TMS), telles que décrites dans la littérature, et les pratiques mises concrètement en place en milieu de travail, ce qui n’avait jamais été fait jusqu’ici. Pour ce faire, des chercheuses ont réalisé, entre autres, une revue intégrative de la littérature théorique et empirique portant sur les interventions de RAT.

Cette revue a permis de dégager les éléments stratégiques du RAT applicables au contexte québécois. Elles ont aussi effectué des études de cas multiples en milieu de travail pour recenser les documents internes des organisations sur le RAT et en ont analysé le contenu. Des entrevues ont aussi été conduites avec des acteurs clés afin d’en dégager les procédures informelles, les pratiques actuelles, de même que les conditions favorables et défavorables au processus de RAT. Ainsi, les chercheuses ont mené 46 entretiens avec acteurs clés (travailleurs, conseillers, superviseurs, préventeurs, représentants syndicaux, etc.) rattachés à quatre organisations, deux du secteur privé et deux du secteur public. Elles formulent aussi des pistes de solutions pour réduire ces écarts entre les diverses pratiques organisationnelles.

« De façon générale, nos résultats indiquent que l’application des pratiques exemplaires dans les organisations est inégale, notamment en ce qui a trait au contact que le superviseur doit établir rapidement avec le travailleur après la survenue de l’accident. L’évaluation des postes de travail et l’implantation des solutions de RAT ne font pas partie des pratiques des acteurs interrogés. L’identification des obstacles au RAT n’est pas effectuée systématiquement, le travailleur n’est pas toujours encouragé à demeurer actif ni à participer à l’élaboration de solutions facilitant son RAT. De plus, les acteurs clés n’ont pas tous la formation et l’expérience pour mener à bien un tel processus.

Un autre élément important concerne la formalisation des politiques et des procédures de RAT. Celles-ci sont incomplètes et non spécifiques au RAT; il en découle des consignes et des responsabilités floues. Il ressort également que le service de prévention ne collabore pas toujours avec celui de la gestion des ressources humaines ou n’agissent pas de façon complémentaire », précise la chercheuse principale, Iuliana Nastasia, ergonome à l’Institut de recherche Robert-Sauvé en santé et en sécurité du travail.

Les résultats de cette étude serviront à élaborer une démarche d’amélioration continue des pratiques de RAT adaptées au contexte de différentes organisations. Ils peuvent être consultés sans frais à http://www.irsst.qc.ca/publications-et-outils/publication/i/100950/n/pratiques-milieux-travail-retour-emploi-sain-durable.

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Source
Jacques Millette
Responsable des affaires publiques
IRSST