Des scientifiques québécois ont cherché à comprendre les facteurs en cause dans la survenue des accidents de la route impliquant des travailleurs. Une revue de la littérature leur a permis de faire ressortir les facteurs de risque associés:
- au conducteur et aux passagers du véhicule,
- à l’environnement physique immédiat (le véhicule),
- à l’environnement physique externe (la route),
- à l’environnement organisationnel du travail (l’entreprise) et
- à l’environnement politique (lois et règlements).
Les facteurs de risque
Sans négliger pour autant les autres éléments qui sont souvent interreliés, la recension des écrits fait ressortir que les facteurs liés au conducteur sont les plus souvent analysés dans les études. Ainsi, les caractéristiques propres au conducteur (âge, sexe, scolarité, etc.), à ce qu’il fait (comportement, consommation d’alcool/drogue, port de la ceinture, etc.) sont des éléments à prendre en compte lors de l’élaboration d’une stratégie de prévention. « D’autres facteurs, tels que les propriétés de la route, la météo, les efforts de prévention des entreprises et la législation ne sont pas négligeables, au contraire. Par ailleurs, un facteur très étudié, même s’il s’applique surtout aux camionneurs, est celui de la fatigue au volant. Il semble être l’un des facteurs contributifs au risque d’accident routier au travail les plus importants », précise un des auteurs de l’étude, le chercheur François Bellavance, du Centre interuniversitaire de recherche sur les réseaux d'entreprise, la logistique et le transport (CIRRELT).
Des pays modèles
Les chercheurs insistent aussi sur le rôle crucial que peuvent jouer les entreprises de transport en se dotant d’une bonne politique de sécurité à l’égard de plusieurs aspects de la conduite tels le port de la ceinture, l’établissement d’horaires de travail réalistes, un mode de paiement favorisant la sécurité, etc. Par ailleurs, l’étude fournit l’exemple de pays modèles, comme la Suède avec sa ‘Vision zéro’ basée en grande partie sur le principe d’infrastructures qui « pardonnent » puisqu’elles doivent être conçues de façon à réduire le nombre de victimes. La Grande-Bretagne est aussi citée puisqu’elle applique la loi sur la santé-sécurité du travail au domaine du transport routier. En pratique, les employeurs britanniques ont ainsi le devoir de déterminer quelles sont les mesures « raisonnablement applicables » pour garantir des « systèmes de travail sûrs » pour leurs employés pendant qu’ils sont sur la route.
Financée par l’Institut de recherche Robert-Sauvé en santé et en sécurité du travail (IRSST), cette revue de la littérature peut être consultée sans frais à http://www.irsst.qc.ca/media/documents/PubIRSST/R-791.pdf
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Source
Jacques Millette
Responsable des affaires publiques
IRSST