Montréal, le 3 juillet 2017 – Des entreprises québécoises commencent à intégrer à leur ligne de production un nouveau genre de robots dits « collaboratifs » ou cobots. Ils sont programmés pour assister le travailleur à effectuer des tâches pénibles, difficiles ou répétitives ou pour simplement partager un même espace de travail. Complexe, cette intégration n’est pas sans générer des risques tels que les collisions, les troubles musculosquelettiques, etc. Des chercheurs ont réalisé une étude théorique sur trois cobots, puis une étude-terrain dans quatre entreprises, une où le cobot était en fonction et trois dont le processus d’intégration du cobot était en cours.
En analysant la documentation technique, les chercheurs ont évalué les fonctions de sécurité transitant par les contrôleurs dédiés à la sécurité des cobots étudiés. Ces fonctions servent à assurer la protection des opérateurs. Quoique ces contrôleurs respectent les exigences normatives en matière de fiabilité, les fonctions de sécurité qui y transitent ne s’y conformeront pas nécessairement si les composants de sécurité pour réaliser ces fonctions, par exemple les dispositifs de détection de présence, sont moins fiables et performants que ceux du contrôleur à la sécurité. Le choix des composants de sécurité est donc critique pour satisfaire aux exigences normatives.
Sur le terrain, les chercheurs ont mené des entrevues auprès de donneurs d’ouvrage, d’intégrateurs de cobots et de travailleurs concernés. Il en ressort que la conception d’une installation cobotique comporte des exigences particulières en matière de sécurité et nécessite d’être vigilant. L’étape la plus difficile, selon les intégrateurs rencontrés, demeure l’appréciation des risques dont l’étape d’estimation du risque est nécessaire pour déterminer le niveau de performance requis des fonctions sécurité. « Certains cobots peuvent bouger rapidement. La sécurité doit donc être incluse dans chaque fonctionnalité de l’installation afin de minimiser les risques pour le travailleur qui partage une zone de travail avec un cobot. D’ailleurs, l’entreprise a tout intérêt à impliquer le travailleur dans tout le processus de détermination des besoins et d’intégration du cobot, car la proximité du travailleur par rapport au cobot en production nécessite une évaluation du risque de contact possible entre l’homme et la machine », explique Sabrina Jocelyn, professionnelle scientifique à l’Institut de recherche Robert-Sauvé en santé et en sécurité du travail (IRSST) et coauteure de l’étude.
Alors que la cobotique en est à ses débuts au Québec, les chercheurs estiment, qu’en l’absence d’un outil d’aide à la sélection du type de robots à l’intention des utilisateurs et intégrateurs, les entreprises auraient avantage à s’interroger notamment sur le niveau de performance requis des fonctions de sécurité du robot, le besoin de réduire les contraintes physiques et spatiales, ainsi que sur la possibilité d’automatisation complète ou partielle de la tâche principale du travailleur.
Les résultats de l’étude peuvent être consultés sans frais à http://www.irsst.qc.ca/publications-et-outils/publication/i/100938/n/robotique-collaborative-securite-experience-travailleurs-integrateurs. Pour en savoir davantage sur les recherches de l’IRSST, suivez-nous sur le Web, Twitter, Facebook, LinkedIn ou YouTube.
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Source
Jacques Millette
Responsable des affaires publiques
IRSST